Unis, les syndicats de médecins libéraux réclament la reprise des négociations "avant l'été"

26/04/2023 Par Louise Claereboudt
Assurance maladie / Mutuelles
Deux jours après la présentation du contenu du règlement arbitral et, de facto, l’annonce du nouveau tarif de la consultation, les représentants des médecins libéraux ont demandé d’une même voix la reprise des échanges avec l’Assurance maladie. Objectif : créer, enfin, "un choc d’attractivité".

  "Une convention négociée vaut mieux qu’un règlement administré", estiment les syndicats de médecins libéraux dans un communiqué commun, reprenant les mots d’Annick Morel. Deux jours après la présentation du règlement arbitral rédigé par l’ancienne haute-fonctionnaire, la déception n’a pas disparu. Remerciant Annick Morel "pour son écoute et cette analyse", les syndicats ont déploré un "contenu terriblement insuffisant pour faire face aux enjeux actuels d’accès aux soins de la population, et très loin de nous permettre de tenir les promesses du Gouvernement".

Si le très controversé contrat d’engagement territorial n’a pas été conservé dans le règlement arbitral – ce qui a été salué, "le choc d’attractivité attendu et nécessaire n’est pas au rendez-vous", déplorent la CSMF, MG France, la FMF, le SML, Avenir Spé-Le Bloc, l’UFML, ainsi que Médecins pour demain et les organisations de jeunes médecins (l’Anemf, l’Isnar-IMG, l’Isni, Jeunes médecins et ReAGJIR). "Aucune mesure favorisant l’installation des jeunes médecins", soulignent-ils, alors que le Gouvernement déclare vouloir enrayer la progression des déserts médicaux. Surtout, la revalorisation de la consultation (de 1,50 euros) constitue un frein majeur puisqu’elle officialise la "baisse des revenus" de la profession, dénonçaient sur Egora les six syndicats représentatifs à l’issue de la présentation du règlement arbitral. Cela représente "50% de moins que l'inflation depuis 2016", notent-ils dans leur communiqué. L’absence de "valorisation des consultations complexes en constante augmentation" témoigne également de cet échec, jugent les signataires de ce texte. Ces derniers regrettent une nouvelle fois l’enveloppe "insuffisante" allouée à la médecine de ville. "Pilier essentiel des soins de premier et de second recours, son effondrement signerait celui de l’ensemble du système de santé", préviennent les représentants des médecins libéraux, alors que l’hôpital public "se délite". "Nous refusons cette conséquence dramatique pour nos patients." Unis, les syndicats réclament ainsi une "réouverture urgente" des négociations avec l’Assurance maladie "avant l’été", en vue de construire "une convention à la hauteur des enjeux". Ils appellent toutefois à un changement de paradigme dans la négociation, qui devra être "sincère et ambitieuse". "Confiance, moyens et attractivité doivent en être les maîtres mots."    

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