Une "deuxième chance" contre 10 ans dans un désert : l'offre d'une députée aux étudiants recalés de médecine
Pour lutter contre les déserts médicaux, la députée LR Frédérique Meunier souhaite donner "une deuxième chance" aux étudiants "recalés à l'oral" du concours d'entrée en médecine. Dans une proposition de loi, déposée à l'Assemblée nationale, l'élue corrézienne précise que, pour bénéficier de cette seconde chance, les étudiants devront s'engager à s'installer pendant dix ans comme généraliste dans une zone tendue.
Elle propose d'offrir une seconde chance aux étudiants recalés du concours des études de médecine. La députée Frédérique Meunier, membre du groupe Les Républicains (LR), a déposé une proposition de loi visant à lutter contes les déserts médicaux. La principale mesure avancée vise à permettre aux étudiants ayant raté de peu le concours d'entrée en médecine d'intégrer la filière, mais seulement s'ils s'engagent à s'installer pendant dix ans comme généraliste en zone sous-dense.
"Le problème des concours où vous avez des quotas", c'est que "vous avez celui qui est recalé pour un minimum de points, pour 0,2, 0,3 point. Je m’adresse à ceux-là", a expliqué, lundi 25 mars, la députée de Corrèze, au micro de France Bleu Limousin.
La proposition de loi qu'elle a déposée concerne, en effet, les étudiants qui seraient recalés à l'oral du concours d'entrée des études de médecine. "L'idée c'est de dire que sur les étudiants qui passent le concours [de] médecine, ceux qui sont recalés dans le cadre de l'oral pourraient avoir une sorte de deuxième chance pour pouvoir continuer leurs études de médecine, sous réserve qu'ils s'engagent à choisir médecine générale et à l'exercer au sein d'académies de zones tendues", a détaillé Frédérique Meunier.
"Cette proposition peut évoluer, être améliorée, a-t-elle précisé, mais l’idée c’est de dire 'on vous donne une deuxième chance', pour éviter que par exemple des jeunes partent à l’étranger, ce que l’on voit de plus en plus, et que nous on aille les rechercher après."
"C'est une obligation en contrepartie d'une chance"
Alors que "la diminution du nombre de médecins généralistes est accentuée par les départs à la retraite et l'importance des cessations d'activités", note Frédérique Meunier en préambule de sa proposition de loi, la députée reconnaît que les mesures qu'elle avance sont un début d'obligation à l'installation. "C’est une obligation en contrepartie d’une chance", a-t-elle indiqué sur France Bleu Limousin.
Concernant la durée de cette obligation, l'élue justifie les dix ans proposés par le nombre d'années d'études en médecine. Cette durée "correspon[d] au nombre d’années d’études, maintenant ça peut être moins, ça peut peut-être s’ouvrir à d’autres spécialités, comme les dentistes. C'est aussi une denrée rare", a souligné la députée. "La proposition de loi peut être amendée", mais "le tout c’est qu’elle puisse exister", a-t-elle poursuivi.
[avec France Bleu Limousin et Franceinfo]
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