Dans une tribune publiée par le Figaro, les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur expliquent pourquoi elles ont décidé de supprimer le numerus clausus et la PACES à l'entrée en 2ème année de médecine.
"Un étudiant qui vient d'obtenir son Baccalauréat deviendra médecin en 2030. Il prendra alors soin d'une population au sein de laquelle le nombre des plus de 75 ans aura augmenté de moitié. Cette population souhaitera sans doute rester davantage à domicile. D'ici 2030, la médecine elle-même aura profondément changé: les progrès de la biologie moléculaire auront bouleversé notre compréhension des maladies, nos manières de les diagnostiquer et de les traiter. La généralisation des objets connectés, des progrès de l'intelligence artificielle et de l'exigence citoyenne sanitaire transformeront en profondeur la relation entre le patient et les professionnels de santé", développent Agnès Buzyn et Frédérique Vidal dans cette tribune publiée par Le Figaro. La transformation du mode de formation des futurs professionnels de santé était devenue une nécessité, plaident les deux ministres. Marqué par "le poids de l'histoire", le système était devenu "archaïque face aux besoins qui se dessinent : 27 formations différentes préparent à 22 professions réglementées de la santé. Depuis un an et demi, expliquent-t-elles, de nombreux chantiers ont été ouvert avec l'ensemble des professions concernées. Pour les études médicales, c'est la logique "d'orientation progressive" qui a été privilégiée, en engageant la suppression des ECN. Une nouvelle phase s'ouvre désormais : "en 2020, le numerus clausus et la première année commune aux études de santé (PACES) n'auront plus lieu d'être (…) il faut cesser de croire que le modèle actuel doit rester la norme avec beaucoup d'appelés et peu d'élus (…). On le sait, chaque année restaient ainsi à la porte de la deuxième année, des étudiants qui, dans un système mieux conçu et moins malthusien, auraient eu vocation à s'engager vers ces métiers (…). Un constat jugé d'autant plus '"préoccupant", que ce modèle "entretient les phénomènes de reproduction sociale et exclue une partie de la jeunesse de l'accès à ces professions". En supprimant le NC et la PACES, les deux ministres veulent "faire respirer le système et garantir un fort niveau d'exigence". Demain, les étudiants qui auront validé leur première année "pourront poursuivre leur cursus, y compris s'ils ne rejoignent pas immédiatement des études de santé et pourront murir leur projet et envisager à nouveau cette orientation", écrivent Agnès Buzyn et Frédéric Vidal. Elles veulent également mettre fin à une "exception française" où l'acquisition des connaissances sur le mode du par cœur tient une place majeure. "C'est d'autant plus paradoxal que la masse des connaissances ne cesse de progresser et qu'elle devient de plus en plus rapidement obsolète", constatent-elles. [Avec Le Figaro]
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