Fin du numerus clausus : "Ça ne sera pas open bar", préviennent les doyens
Alors que la concertation sur le futur de l'accès aux études de médecine s'ouvre ce jeudi, les doyens des facs de médecine rappellent la nécessité d'un contingentement. "La filière doit rester sélective", insiste le Pr Jean Sibilia.
La rentrée prochaine sera la dernière d'une ère qui dure depuis 1971 pour les étudiants en médecine. La dernière à connaître le numerus clausus. Emmanuel Macron a annoncé la fin de ce "dispositif périmé" et du "gâchis des vocations de médecins" pour la rentrée 2020.
Une concertation s'ouvre ce jeudi, avec notamment les étudiants, les doyens, les présidents d'universités… pour définir le nouveau système, dont les grandes lignes sont désormais connues.
Ceux qui imaginaient que la fin du numerus clausus serait synonyme d'entrée libre en seront pour leurs frais. "La filière doit rester sélective. Il faudra faire des choix, et il y aura toujours un contingentement. Ça ne sera pas open bar", souligne le Pr Jean Sibilia, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine. "Il faut raisonner en offre de soins à 10 ou 15 ans", rappelle-t-il. Et avec les évolutions à prévoir, avec la télémédecine ou les nouveaux assistants médicaux, "les besoins ne seront pas massifs", prévoit le doyen des doyens. Capacités de formation limitées D'autant que les capacités de formation ne sont pas extensibles, comme le rappelle par exemple le doyen de la faculté de Lille, le Pr Didier Gosset. "Nos capacités de formation sont limitées, souligne le doyen. A Lille on a un numerus clausus de 458 étudiants en médecine, on ne va pas pouvoir augmenter beaucoup. En première année, les groupes de travaux dirigés sont déjà à 150 étudiants. En deuxième année, on est déjà dans la formation du futur médecin. Les étudiants vont à l'hôpital, en salle de dissection, de simulation… On ne peut pas augmenter les groupes", met en garde le Pr Gosset. Pour lui, cette réforme doit être l'occasion de repenser la répartition des capacités de formation sur le territoire. "A Lille, nous avons l'un des ratios enseignants / enseignés les plus faibles de France. Et le Nord est un département particulièrement touché en termes de santé publique, nous avons des besoins locaux importants", déplore le doyen de la faculté de Lille. "Il y a plusieurs points sur lesquels nous seront intransigeants", souligne pour sa part le Pr Sibilia. "On ne veut pas d'une formation au rabais. On ne peut pas être médecin en ne faisant que des sciences humaines et sociales, même si elles sont importantes", prévient le doyen des doyens. Il réclame aussi que des moyens soient prévus pour accompagner ces transformations. Enfin, il insiste sur la nécessité d'une formation pluriprofessionnelle "dès le premier cycle". Les concertations, qui débutent ce jeudi, devraient être terminée d'ici le mois de décembre et intégrées à une loi au printemps prochain.
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