Fin de la Paces : le Gouvernement dévoile (enfin) les détails de sa réforme

05/11/2019 Par Marion Jort
PASS/LAS R1C Mémo
Un an après l’annonce d’Emmanuel Macron, les arrêtés concernant la suppression de la Paces et les nouvelles modalités d’accès aux études de santé viennent d’être publiés au Journal officiel. 

 

Il y a de quoi se perdre dans les détails. Un mois après les doyens de médecine, le Gouvernement a présenté ce mardi 5 novembre le détail des nouvelles modalités d’accès aux études de santé, alors que les arrêtés concernant la suppression et la réforme de la Paces, promise par Emmanuel Macron dans le cadre du plan Ma Santé 2022, viennent d’être publiés au Journal officiel.  

Dossier de presse assorti d’un petit communiqué, les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ne lèvent pas le voile sur tous les rouages du nouveau fonctionnement du premier cycle. Tous les ans, 40.000 nouveaux bacheliers s’inscrivent en Paces et parmi eux, un tiers seulement poursuivent en études de santé alors que les deux tiers se réorientent dans diverses filières de l’université. Grâce à cette réforme, les ministères promettent une transformation qui vise à “mieux former, mieux orienter et mieux insérer les futurs professionnels de la santé” avec quatre objectifs principaux : améliorer la réussite, adapter les compétences aux besoins du système de santé, décloisonner les filières de santé et préserver le bien-être des étudiants. Egora fait le point. 

 

Ce qui change  

Très attendu et commenté, la réforme entérine la suppression du numerus clausus. Désormais, chaque université déterminera le nombre d'étudiants qu’elle admet dans chaque filière de santé avec l’ARS et répartira les places entre les différentes voies d’accès. 

Terminé, également, le concours basé sur les QCM. Les étudiants seront sélectionnés par leurs résultats dans leur parcours de formation et pour certains dont les résultats ne seront pas suffisants pour passer du premier coup, via des épreuves complémentaires dont des épreuves orales, comme vous l’expliquait Egora dans un précédent article.  

Enfin, la démographie des professions médicales sera anticipée par une analyse nationale des besoins de santé des territoires et des évolutions des métiers.  

 

Les différents accès 

Plusieurs parcours vont pouvoir permettre d’accéder aux études de santé.  

 

- Le Parcours spécifique santé (PASS) 

L’étudiant choisit le PASS avec une option (par exemple : lettres) dans les universités ayant une faculté de médecine. Plusieurs cas de figure s’offrent ensuite : s’il valide sa première année (soit 60 crédits universitaires ECTS) il peut alors candidater à l’une des spécialités de la filière MMOP (médecine, maïeutique, odontologie ou pharmacie) pour sa deuxième année. A l’issue de cette candidature, soit il est accepté en MMOP, soit il poursuit en deuxième année de licence, et pourra à nouveau candidater à l’entrée de MMOP à l’issue de l’année scolaire suivante.  

Si l’étudiant ne valide pas sa première année de licence, il ne peut alors pas candidater à MMOP et ne peut plus redoubler. Il doit se ré-orienter via Parcoursup pour choisir une autre formation.  

 

- Licence “accès santé” (L.AS) 

L’étudiant choisit une licence majeure de son choix (par exemple, le droit, la chimie, économie.) qui correspond à ses “points forts” et qui propose une “option accès santé”. Plusieurs cas de figures s’offrent ensuite : s’il valide sa première année (soit 60 crédits universitaires ECTS), il peut alors candidater via une passerelle à la spécialité MMOP de son choix. Si le dossier n’est pas accepté en MMOP, il poursuit “classiquement” sa deuxième année de majeure et peut re-tenter, l’année suivante, la candidature en MMOP.  

Si l’étudiant ne valide pas sa licence, il peut redoubler son année ou se ré-orienter via Parcoursup.  

A l’inverse du PASS, les L.AS seront proposés dans toutes les universités pour “répartir l’offre de formation dans tous les territoires. 

 

-Les passerelles pour les formations en santé “courtes”  

Dans certaines universités, il sera possible de candidater à l’une des spécialités de la filière MMOP à partir d’autres formations en santé dites “courtes”, comme les Insituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) pour bifurquer vers une formation longue.  

 

Quid des Paces de cette année ? 

Pour les actuels étudiants de Paces qui valideront leur année mais n’auront pas été admis dans la spécialité de leur choix, il sera exceptionnellement possible de redoubler. Selon les équivalences, il sera également possible d’intégrer une L.AS ou s’orienter vers d’autres métiers de la santé.  

Pour les actuels étudiants de Paces qui ne valideront pas leur année, il sera possible de redoubler ou se ré-orienter via Parcoursup en L.AS ou d’autres métiers de la santé.  

 

 
 

Comment se fait la sélection ? 

Désormais, la sélection en santé s’appuiera sur le dossier et les notes obtenues pour décider du passage et de l’acception en filière MMOP ou non. L’université sera libre de fixer un seuil au-dessus duquel cette admission sera automatique. Pour les autres il faudra passer des “épreuves complémentaires” dont une épreuve orale devant un jury, qui décidera ou non l’admission. Ces différentes voies seront précisées par les facultés "sur Parcoursup, à partir du 20 décembre", selon le ministère de la Santé.  

Attention toutefois, chaque étudiant pourra "présenter sa candidature aux études de  santé deux fois”. Ainsi, une inscription en PASS décompte une première candidature et sur les parcours L.AS, les étudiants pourront présenter leur candidature pour la première fois qu’après deux ou trois années d’études.  

 

Avec quels moyens ? 

Un budget de 16 millions d’euros a été débloqué, informe le ministère, pour “l’accompagnement de la transformation de l’entrée dans les études de de santé” et pour permettre aux universités de développer les nouvelles voies d’accès, d’organiser les épreuves complémentaires et d’accueillir plus d’étudiants.  

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

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Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

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