La dernière mouture du projet de loi de santé avait accouché d'une mesure controversée : contraindre les internes à effectuer leur stage en autonomie supervisée (Saspas) "en priorité" en zone sous-dense en dernière année de médecine générale. Un empiètement du politique sur les études médicales jugé inacceptable par l'Isni, qui agitait la menace d'une grève en début de semaine. Le premier syndicat des internes de spécialité a depuis renoncé à jouer le rapport de force, exprimant dans un communiqué en date du 27 juin que "les premières garanties apportées par le Gouvernement vont dans le bon sens pour sauvegarder la qualité pédagogique des formations". À la suite d'un vote interne, l'Isni a finalement "décidé de ne pas appeler à la grève"… pour l'instant.
Dépêche | Les internes en colère auraient-ils été entendus ? L’@ISNItwit demande à être reçue dans les plus brefs délais afin de travailler à la mise en œuvre de solutions pragmatiques pour améliorer les conditions de travail et l’accompagnement des #internes ! pic.twitter.com/BhTs5qhJCy
— ISNI (@ISNItwit) 27 juin 2019
"Le vote a été très serré", indique Antoine Reydellet, président de l'Isni, en référence à l'assemblée générale convoquée cette semaine par le syndicat. Il aurait suffi "d'une ville" – c'est-à-dire d'une seule corporation locale d'internes – pour faire basculer le scrutin en faveur de la grève. Pour l'heure, le syndicat se voit donc contraint de jouer la carte de la négociation. Les internes ont deux craintes principales : que les ARS déploient un zèle exagéré dans la mise en place de Saspas en zone sous-dense, créant des stages au rabais, et que la mesure soit étendue à d'autres spécialités que la médecine générale, la loi ouvrant cette possibilité via un simple décret. Le syndicat doit être reçu vendredi 28 juin avenue Duquesne pour obtenir des garanties à ce sujet. Faute de quoi, promet son président, "la rentrée sera chaude".
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