Grève des internes : l'Isni range ses menaces… pour l'été

28/06/2019 Par Yvan Pandelé
Vent debout contre une mesure de loi de santé prévoyant un stage de fin de DES en priorité dans les déserts médicaux, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) agitait la menace d'une grève des internes. Le syndicat renonce pour l'heure à cette option au profit de la négociation, mais promet une rentrée "chaude" en cas de garanties insuffisantes.

La dernière mouture du projet de loi de santé avait accouché d'une mesure controversée : contraindre les internes à effectuer leur stage en autonomie supervisée (Saspas) "en priorité" en zone sous-dense en dernière année de médecine générale. Un empiètement du politique sur les études médicales jugé inacceptable par l'Isni, qui agitait la menace d'une grève en début de semaine. Le premier syndicat des internes de spécialité a depuis renoncé à jouer le rapport de force, exprimant dans un communiqué en date du 27 juin que "les premières garanties apportées par le Gouvernement vont dans le bon sens pour sauvegarder la qualité pédagogique des formations". À la suite d'un vote interne, l'Isni a finalement "décidé de ne pas appeler à la grève"… pour l'instant.

"Le vote a été très serré", indique Antoine Reydellet, président de l'Isni, en référence à l'assemblée générale convoquée cette semaine par le syndicat. Il aurait suffi "d'une ville" – c'est-à-dire d'une seule corporation locale d'internes – pour faire basculer le scrutin en faveur de la grève. Pour l'heure, le syndicat se voit donc contraint de jouer la carte de la négociation. Les internes ont deux craintes principales : que les ARS déploient un zèle exagéré dans la mise en place de Saspas en zone sous-dense, créant des stages au rabais, et que la mesure soit étendue à d'autres spécialités que la médecine générale, la loi ouvrant cette possibilité via un simple décret. Le syndicat doit être reçu vendredi 28 juin avenue Duquesne pour obtenir des garanties à ce sujet. Faute de quoi, promet son président, "la rentrée sera chaude".

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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