“Leur position est claire : ils veulent interdire le remplacement aux internes”, enrage Gaetan Casanova, président de l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) à la sortie d’une réunion sur les conditions de remplacement des carabins dans les établissements publics.
Cette réunion, à laquelle les Ordres, les syndicats d’étudiants en médecine, la Direction générale de l'offre de soins, les syndicats représentatifs des praticiens hospitaliers, des pharmaciens, des biologistes et les doyens notamment ont participé ce jeudi 12 mai avait vocation à établir un cadre réglementaire pour le remplacement des internes dans les établissements publics. A cette occasion, le vice-président de la Conférence nationale des doyens, le Pr Benoît Veber, a indiqué aux participants que l’instance souhaitait que les conditions d’accès des internes à la licence de remplacement soient remises en discussion.
“Il s’est exprimé au nom de la Conférence des doyens et il a affirmé que le sujet avait été évoqué à la dernière assemblée générale du mois de mai, assure Gaetan Casanova. Le Pr Veber a dit qu’ils étaient évidemment tout à fait favorables au principe de l’encadrement dans le public, mais qu’ils désiraient en revanche que les conditions d’accès au remplacement des étudiants de troisième cycle soient remises sur la table au plus vite et que ce soit décalé à la phase de consolidation.”
Cette prise de position vient relancer une vaste polémique et un débat qui a déjà eu lieu il y a plus d’un an. A l’époque, les syndicats et le ministère travaillaient à l’intégration des nouvelles spécialités créées (allergologie et médecine infectieuse par exemple) dans l’arrêté cadrant la participation aux remplacements. A la demande d’Agnès Buzyn, l’Ordre avait étudié la possibilité de durcir les conditions d’attribution de la licence et finalement recommandé de ne l’octroyer qu’en fin de cursus, au stade de Docteur junior. Une position partagée par la Conférence nationale des doyens.
"Qu’ils disent les choses clairement"
“Pour les doyens, il existe trois phases bien définies dans notre formation. Ils associent la phase de consolidation de l’internat à la phase d’autonomisation. Et donc, il leur semble logique d’y associer la possibilité de remplacer”, dénonce le président de l’Isni, pour qui cette position n’a “aucun sens”. “Depuis la mise en place de la réforme du troisième cycle, les enseignements n’ont pas changé. Si on considérait au moment de sa mise en place qu’on était compétents pour remplacer, je vois difficilement en quoi on ne pourrait plus aujourd’hui ! Ni le contenu de la formation ni les stages n'ont changé”, poursuit-il. “D’autant que les listes de gardes pour les phases d’approfondissement et la phase socle n’ont pas changé non plus.”
En colère, il ne voit qu’une chose qui pourrait expliquer ce revirement de situation. “Peut-être qu’ils estiment que pendant des années, on a laissé remplacer des gens qui sont dangereux. Mais si c’est cela, il faut qu’ils le disent clairement”, insiste Gaetan Casanova. Pour lui, le débat n’a pas lieu d’être. “La phase de consolidation concerne des médecins thésés… Donc ils sont docteurs tout court. Pas des Docteurs juniors. C'est un non-sens de décaler la licence à la phase de consolidation car à partir du moment où on est docteur, on peut forcément remplacer", proteste encore le président de l’Isni.
Pour le syndicat, le remplacement des internes dès leur quatrième ou cinquième semestre par exemple est essentiel pour faire ses marques en vue d’une installation. C’est aussi un coup de pouce financier, qui vient compléter leur faible rémunération. Le syndicat entend se mobiliser pour conserver la possibilité de remplacer à partir de la phase d’approfondissement.
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