#Protègetoninterne. Depuis le mois de mars, l’InterSyndicale nationale des internes (Isni) veut sensibiliser le grand public au mal-être des internes et sur la “dangerosité” de leur épuisement professionnel. Alors que le cadre légal fixe leur temps de travail à 48 heures hebdomadaires, la moyenne réelle est de 58,4 heures. Sept spécialités dépassent même les 70 heures par semaine, sans compter les gardes. “Cet épuisement tue : il tue les soignants par le burn-out, les suicides, les AVC, les accidents de la route; il tue les patients en favorisant les erreurs médicales”, dénonce l’Isni dans un communiqué. “Peut-on imaginer soigner correctement les patients dans ces conditions ?”, interroge encore le syndicat. Bien qu’Agnès Buzyn et Olivier Véran se soient engagés à faire respecter ce cadre légal, rien n’a bougé. L’Isni affirme même que l’actuel ministre de la Santé a “refusé à plusieurs reprises de s'engager et faire de ces problèmes de la qualité de vie et du temps de travail, une priorité”.
A l’annonce d’un nouveau suicide d’interne, le 15 avril dernier, Olivier Véran avait déclaré : “Je sais ce que notre système de santé doit aux internes. Ensemble, nous nous engageons pour améliorer leurs conditions de travail, à commencer par leur durée de travail.” Mais, déplore l’Isni, son cabinet aurait indiqué très récemment : “si vous voulez compter les heures de travail, il faudra attendre qu’une décision du conseil d'Etat nous y oblige”. “Notre seule revendication aujourd’hui est simple : un ministre de la République doit faire respecter la loi de la République. Il doit s’engager à la mise en place d’un décompte horaire du temps de travail”, affirme donc le syndicat qui promet “nous ne mettrons pas en danger nos patients ! nous ne nous mettrons pas en danger ! nous ferons respecter la Loi !” En conséquence, l’Isni appelle tous les internes de France à la grève. “Travailler trop, c'est transformer un hôpital qui soigne en un hôpital qui tue”, conclut-il.
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