Bac mention TB, pauses entre amis et secrets de révisions...le major des ECN se dévoile

23/06/2022 Par Louise Claereboudt
Arrivé premier aux épreuves nationales classantes informatisées (ECNi) cette année, Gaétan Basile, étudiant à la faculté de Bordeaux, a le choix du roi. Il lui reste encore deux mois pour choisir sa spécialité. Le jeune homme hésite encore pour le moment, mais une chose est sûre : il s’agira d’une spécialité médicale et non chirurgicale. Pour Egora, le jeune homme de 23 ans revient sur son parcours et ce résultat exceptionnel.

  Egora.fr : Vous êtes dès à présent médecin. D’où vient votre vocation ? Gaétan Basile : C’est au lycée, au moment de faire un choix de métier, que j’ai hésité entre faire médecine ou faire une prépa scientifique. Mes parents sont tous les deux professeurs dans des domaines scientifiques. Je me suis engagé finalement vers la médecine sans trop savoir ce que c’était. Mais je pense que c’est à peu près le cas pour tout le monde après le baccalauréat. C’est un peu tôt pour choisir. Finalement, dès la deuxième année de médecine, j’ai su que c’était un bon choix, quelque chose qui me correspondait et que j’aimais profondément. D’autant plus par la suite, lorsque j’ai réalisé mes premiers stages à l’hôpital.   Après votre baccalauréat scientifique, obtenu mention très bien, comment s’est passée votre année en Paces ?  Ça a fait un choc après le bac. Mais globalement, ça s’est bien passé. Je ne me suis pas trop posé de questions. J’ai bossé toute l’année tête baissée. C’est passé du premier coup. J’étais en colocation avec une amie du lycée qui préparait le même concours. On s’est soutenus toute l’année, durant laquelle on n’a pas fait trop de rencontres. On est restés assez proches après.   … et l’externat ? Là encore, ça s’est très bien passé. J’ai été très content de mes stages, réalisés à Bordeaux. J’ai tout de suite aimé le contact avec les patients. C’est ça qui m’a intéressé. Les stages ont permis de concrétiser mon choix, fait trois ans auparavant quand j’étais au lycée. On apprend des choses très théoriques en Paces puis en 2e et 3e année, et, lors de l’externat, on commence à les mettre en pratique. Même si bien sûr au début de l’externat, on ne connaît pas grand-chose. On se confronte à ce milieu. C’est sûr qu’on fait aussi face à des choses difficiles, et certains se rendent compte que la voie qu’ils ont choisie ne leur plaît finalement pas tant que ça. En tout cas ce n’était pas mon cas (rires). Je suis très content d’avoir choisi cette voie.

  Est-ce que vous avez été marqué par un stage en particulier durant votre externat ? J’ai beaucoup aimé mon stage cette année dans un service d’hématologie. Tout le personnel était très gentil, aussi bien l’équipe médicale que paramédicale. Sur le plan médical aussi, c’était très intéressant. Je me suis vraiment senti intégré, et j’avais un rôle propre.   Vous avez réussi avec brio les ECNi. Comment se sont déroulées les épreuves ? J’étais plutôt content de ce que j’avais fourni durant les épreuves. Un des buts, c’est quand même d’être satisfait de son travail. En sortant des épreuves, c’était le cas ! Bien sûr, je suis très content de mon classement, mais je suis d’autant plus content de pouvoir choisir une spécialité qui me plaît. Ce serait bien si ça pouvait être le cas pour tout le monde.   Etiez-vous déjà bien classé lors des ECNi blanches ? J’avais été classé dans les 130 premiers environ. C’était déjà un très bon classement.   Une épreuve vous a-t-elle semblé plus difficile ? Oui et non. L’épreuve de LCA [lecture critique d'article, NLDR] est une épreuve particulière je trouve. C’est une épreuve originale et quand on en sort, on ne sait jamais trop ce que cela va donner. Il y a toujours des ambiguïtés dans les sujets. Là, il y avait un essai clinique et une étude observationnelle. C’est difficile de s’évaluer dessus en tout cas, alors que pour les dossiers progressifs on peut se dire qu’on a réussi ou qu’on a raté au fur et à mesure. Et puis cela reste un classement. Si tout le monde a réussi…   Comment vous êtes vous préparé pour ces ECNi ? Quelle a été votre organisation ?  J’aimais bien travailler seul. J’avais mon propre rythme, j’étais lancé, je faisais mes pauses quand je voulais. J’allais voir aussi assez souvent des amis, mais c’était surtout pour faire des pauses. Pas vraiment pour travailler, même si ça m’arrivait de temps en temps. Avec mon copain, on se donnait des conseils, on se posait des questions. J’habitais en colocation avec un ami en 6e année de médecine également. Je pense que ça a été un soutien. Même si on ne se croisait pas beaucoup car on n’avait pas forcément le même rythme de vie, le fait de savoir qu’on avait une présence qui pouvait nous comprendre et nous soutenir, c’était un plus. Globalement, j’arrivais à rester concentré assez longtemps : je commençais les révisions vers 8h30 et j’arrêtais vers 22h environ. Mais je m’accordais quand même des pauses quand j’en avais besoin. Je n’avais cependant rien prévu : si je voulais travailler une semaine sans faire de pause, je le faisais, si j’en prenais plusieurs, je le faisais aussi. J’organisais mes pauses au gré de ce que mes amis pouvaient me proposer. Mais bien sûr avec des restrictions, comme tout le monde cette année !

  Quelle a été votre réaction à l’annonce des résultats ? J’ai reçu un message de quelqu’un qui m’a dit que les résultats étaient tombés. Mais je ne les trouvais pas. Je me les suis procuré d’une autre manière et je les ai transmis à mes amis. Je tremblais un peu. J’étais content de moi. Après avoir appelé mes amis, j’ai appelé mes parents. Depuis mercredi dernier, on n’est pas mal sorti faire la fête avec mes amis. Mais hier, ça marquait vraiment la fin, même s’il nous reste encore à faire nos choix. Mais on a l’été pour réfléchir.   Quels sont vos projets pour cet été ? Je vais voyager un peu, en septembre/octobre je pense. Mais d’abord, je vais rentrer chez mes parents, voir mes amis dans les Landes. Ne pas prévoir grand-chose, se détendre un peu.

  Avez-vous fait votre choix de spécialité ? Je n’ai pas d’idée très précise. Ce qui est sûr, c’est que je veux faire une spécialité médicale, pas quelque chose de chirurgical. J’envisage plutôt pour l’instant l’oncologie, l’hématologie et la rhumatologie. Cela fait quand même beaucoup de choix très différents. Je vais essayer d’aller voir l’exercice libéral de certains médecins cet été, repasser à l’hôpital, me renseigner au mieux. On a deux mois pour cela. Le but était d’abord de réussir le concours pour se donner les moyens de faire ce que l’on veut après.   Avez-vous une préférence entre la ville et l’hôpital ? Non, pas forcément. Certaines spécialités que j’envisage s’exercent à l’hôpital. Au contraire, la rhumatologie s’exerce aussi en libéral. Je pense que ça va aussi entrer dans la réflexion. Ça va être un paramètre à considérer pour faire un bon choix. Même si je pense qu’il n’y a pas de mauvais choix.   A quelques mois du début de l’internat, comment abordez-vous cette période charnière ? Cette rentrée va être particulière. Ça va être un choc pour tout le monde. Mais pour l’instant, mes stages se sont bien passés. Je vais passer par cette phase difficile comme tout le monde, et m’en sortir comme tout le monde.

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