Egora.fr : Pourquoi avoir choisi la médecine ? D'où vous vient cette vocation ? Marie Dupuy : Ma mère est cardiologue, mon père est dentiste. J'ai baigné dans la médecine depuis toute petite, un peu comme Obélix ! J'ai toujours été attirée par ce milieu. J'entendais ma mère parler de cas de patients, je ne comprenais pas grand-chose, mais ça m'a toujours un peu titillée. Arrivée en terminale, je n'avais aucun doute : c'était ça, et rien d'autre. Mes parents ne voulaient pas m'influencer, même si quand on baigne dans le milieu ça influence indirectement. Ils ne m'ont pas poussée à faire médecine mais ils étaient contents que je choisisse cette voie. Comment s'est passée la Paces ? Ça s'est bien passé. J'ai beaucoup travaillé, comme tout le monde, et je l'ai eu en un an. Je n'avais pas du tout envie de redoubler. Je suis partie très déterminée. Comment avez-vous vécu vos études de médecine ? En 2e et 3ème années, j'ai continué à travailler régulièrement. J'ai été à tous les cours : je trouve que ça donne des bases de physio-pathologie qu'on ne revoit pas après, durant l'externat. On accumule ensuite les connaissances sur ces bases-là. En parallèle, j'ai fait un master 1 de biologie, proposé par la fac. Pour l'externat, aussi, j'ai travaillé du début à la fin.
Comment s'organisaient les révisions ? En rentrant de stage, je déjeunais et je travaillais de 14 à 20 heures. En D4 [6e année, NDLR], j'ai commencé à travailler après le diner, surtout à faire des entrainements, des dossiers. Je jouais au tennis régulièrement, et jusqu'à trois fois par semaine à la fin, pour évacuer la pression et repartir le lendemain pour une journée de travail. Comment avez-vous traversé la crise, le confinement et le report des ECN ? Je devais faire un stage en hépato-gastrologie mais il a été annulé. J'ai proposé mon aide pour faire de la régulation au Samu mais ils étaient assez nombreux, donc finalement, je suis restée chez moi durant tout le confinement. J'ai essayé de faire abstraction de tout ça… J'ai fait plus d'entrainements : ça m'a permis de relancer les révisions quand j'arrivais au bout de ce que je pouvais faire. Comment avez-vous vécu le concours, organisé dans des conditions sanitaires exceptionnelles ? On devait utiliser du SHA à l'entrée et à la sortie, porter un masque dès qu'il y avait moins d'un mètre entre nous… Je ne trouve pas que ça a rajouté plus de stress. Autour de moi, il y a un petit groupe. On essayait de se faire rire avant les épreuves et ça a bien marché. Avez-vous été surprise par le résultat ? Comment ont réagi vos parents ? On est toujours surpris ! Je pensais avoir bien réussi et j'avais été bien classée aux examens blancs avant donc je pensais avoir la spécialité que je voulais. Mais être première, ça ne peut pas se prévoir ! Tout le monde a pleuré ! Mes parents étaient émus.
Si vous deviez résumer, quels sont les secrets de la réussite ? Travail régulier, beaucoup beaucoup d'entrainements, les recos, les recos les recos. C'était mes trois mots d'ordre. Venons-en au choix de la spécialité d'internat… Quels sont les stages qui vous ont marquée ? J'ai bien aimé le stage de gynécologie, alors que je n'avais pas d'affinité. Finalement, la prise en charge de la femme enceinte dans sa globalité et les deux facettes gynécologie-obstétrique m'ont bien plu. J'ai beaucoup aimé l'ophtalmologie aussi… il y a des pathologies ophtalmo dures, mais c'est aussi une porte d'entrée sur des pathologies générales. Il y a le côté médico-chirurgical. Mais je préfère quand même la cardiologie. Ça a toujours été la cardiologie ? Vous avez l'embarras du choix, c'est le privilège du major… Je reste sur ma première idée. Il y a tout dans la cardiologie ! Des pathologies aiguës, de l'urgence, des pathologies chroniques, du suivi, et tout le côté interventionnel avec la coronarographie, les explorations fonctionnelles. On a accès à l'organe que l'on traite en direct, avec tous les examens complémentaires, les ECG, les échographies. C'est passionnant. Comment voyez-vous votre exercice futur ? J'ai envie de rester à l'hôpital, pour me former et voir les cas complexes. On verra où la vie me mène. Ma mère a beaucoup exercé à l'hôpital et maintenant elle est installée en ville. Il y a moins de gardes et ça finit par compter!
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