Trois semaines après le début du second confinement, l’Association nationale des étudiants en médecine de France et les syndicats d’internes lancent une grande campagne pour alerter sur le “pronostic mental engagé” des carabins, confrontés aux réformes de la rentrée, au confinement et à la crise Covid. “Pour nos études, pour votre santé : nous ne tolérerons plus le manque de moyens et de considération pour la santé mentale dans nos formations”, affirme l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), qui rappelle que cette rentrée 2020 est particulièrement difficile pour les étudiants en santé. Selon l’enquête Santé mentale Jeunes Médecins de 2017, 2/3 des étudiants en médecine souffrent d’anxiété́, + d’1/4 de dépression, près de 25% ont des idées suicidaires. Si la complexité des études en santé et les dérives psychologiques liées à l’apprentissage de la médecine ne sont plus à démontrer, comme l’a rappelé Morgane Gode-Henric, présidente de l’Anemf, au cours d’une table ronde sur le sujet, il faut toutefois ajouter de nouveaux éléments perturbants pour les carabins de 2020 : le Covid, le confinement, et la mise en place compliquée de la réforme du premier cycle en pleine pandémie, ainsi que la réforme du deuxième cycle à venir.
Ce sont donc pour toutes ces raisons que l’Anemf, accompagnée par huit associations représentatives et syndicats d’étudiants en santé parmi lesquels l’InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale et l’InterSyndicale Nationale des Internes, a décidé de lancer une grande campagne de prévention sur le “pronostic mental engagé” des étudiants en santé. Dans une vidéo et une série d’affiches, les syndicats et associations rappellent notamment le manque de moyens accordés à la mise en place de ces réformes, pourtant essentielles au bien-être des futurs carabins.
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— ANEMF (@ANEMF) November 17, 2020
Dans un clip, les élus représentatifs des étudiants en médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kiné, soins infirmiers prennent également la parole afin d’affirmer que leur formation ne doit pas être “sacrifiées sur l’autel de la réforme, dans l’enseignement supérieur ou dans les hôpitaux”. “Nous ne tolérerons pas...
de détresse psychologique chez les étudiants (...) Nous ne souhaitons pas de médailles mais des moyens pour financer cette réforme d’accès aux études de santé. Rien n’avance, les universités ne sont pas prêtes. Nous ne resterons pas muets face à ça. Nous nous mobiliserons pour vous”, annoncent également les élus dans la vidéo.
Des solutions mises en place pour aider les carabins Face à cette période compliquée, pouvant être source de détresse pour les étudiants, l’Anemf a mis en place une ligne téléphonique accessible à tous au 09.77.07.01.28. Invité de la table ronde intitulée "Études de médecine et santé mentale : comment les concilier”, le Doyen des doyens, Patrice Diot, a également annoncé que des commissions spéciales avaient été mises en place dans quasiment toutes les facultés de médecine de France, pour "accompagner les étudiants qui rencontrent des difficultés”. La liste des commissions existantes sera mise en ligne sur le site Internet de la Conférence des doyens.
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