Une assurance prévoyance a pour vocation de se protéger financièrement, ainsi que ses proches, des aléas de la vie : arrêt de travail, invalidité et le décès tout au long du parcours professionnel. Elle intervient en complément du régime obligatoire. Beaucoup de professionnels de la santé, pensent être bien couverts par leur assurance prévoyance alors que dans la majorité des cas, les couvertures s’avèrent insuffisantes ou peu adaptées aux spécificités de leur profession.
Première étape : Faites le point avec un conseiller spécialisé
Avant de souscrire une assurance prévoyance, la première étape consiste à faire un point détaillé sur votre situation familiale avec votre conseiller car en fonction du nombre de personnes au foyer, il y aura un impact sur les différentes rentes (éducation, conjoint) de votre régime obligatoire. Cela afin de bien calculer vos droits en cas de problème et de permettre aux garanties du régime obligatoire et de votre prévoyance de se compléter.
Le mode d’exercice de votre profession a également son importance (à titre libéral, en milieu hospitalier, en cabinet de groupe…) tout comme les sports que vous pratiquez régulièrement. En effet, certains sports considérés « à risque » sont exclus de certains contrats. Quand ils sont pris en charge, le montant de la prime est impacté. Attention : ne pas déclarer les sports pratiqués, c’est risquer une fausse déclaration en cas d’accident et par conséquent, la nullité du contrat !
Deuxième étape : Étudiez minutieusement vos charges mensuelles privées et professionnelles
Vos charges vont déterminer les montants que votre assureur vous reversera en cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès, sous forme d’indemnités journalières, de rente ou de capital. Pour cela, il suffit de transmettre...
votre liasse fiscale/Bilan à votre conseiller. Ces pièces donnent accès à tous les coûts professionnels des médecins ainsi qu’à leurs revenus. Parmi les coûts professionnels, ce sont les coûts fixes qu’il faut retenir, ceux qui, en cas d’arrêt de travail, vont continuer à courir et qui seront pris en compte dans le vôtre contrat prévoyance. Faute de quoi, vous en seriez de votre poche ! Si vous exercez en société, évitez de couvrir vos charges par l’intermédiaire d’un contrat personnel, des solutions spécifiques existent avec des avantages fiscaux à la clef. La mise en place d’un contrat vous couvrant vous et vos associés vous permet d’avoir la garantie qu’en cas d’arrêt de travail d’un associé, sa quote part de charges soit couverte par la prévoyance collective. Ensuite, dans le cas où vous ne pourriez plus exercer, l’objectif est que vous ayez un maintien de niveau de vie. Pour cela, vous et votre conseiller mettrez à plat vos différentes charges privées mensuelles et le montant dont vous avez besoin pour vivre. Votre conseiller aura déjà une première indication avec les pièces fiscales que vous lui aurez communiquées.
Troisième étape : Épluchez votre proposition de contrat
Nous vous invitons à examiner toutes les garanties : correspondent-elles réellement à vos attentes ? Interviennent-elles dans les situations particulières que vous souhaitez ? Parmi les points à considérer figurent les montants, les franchises et surtout, le seuil d’intervention en cas d’invalidité. La majorité des assureurs, toutes professions confondues, appliquent un taux d’intervention...
en cas d’invalidité de 33 %, sans tenir compte de l’activité professionnelle exercée par l’assuré, ce qui n’est pas du tout adapté pour un médical ! Si vous êtes un professionnel de santé, il est impératif que votre contrat intègre votre activité professionnelle dans le calcul de l’invalidité. Aujourd’hui, le taux d’intervention le plus faible sur le marché est de 10 % en considérant l’activité professionnelle de l’assuré.
Quatrième étape et dernière étape : Les formalités médicales
La proposition de votre interlocuteur vous semble correcte, avec de bonnes garanties : vous décidez de l’accepter. Il vous reste à accomplir les formalités médicales : questionnaire détaillé avec antécédents médicaux, et analyses. Si les résultats indiquent que vous êtes en bonne santé, c’est parfait : vous allez signer votre contrat qui prendra effet sans réserve. Dans le cas contraire, soyez particulièrement vigilant et vérifiez si votre assureur émet des cas d’exclusions sur votre contrat. En fonction des problèmes de santé déjà survenus ou qui pourraient survenir, il est parfois normal qu’il y ait des exclusions. Attention toutefois : le nombre ou la qualité des exclusions doivent être « raisonnables », sinon votre assurance prévoyance perdrait tout intérêt.
En résumé, l’assurance prévoyance est un sujet qui mérite beaucoup d’attention. C’est le rôle de votre conseiller d’assurance de vous guider à travers ces différentes étapes et il est toujours préférable d’avoir à faire à un spécialiste. Un conseil : Il arrive que, certaines années, les régimes obligatoires modifient leurs garanties. Il arrive aussi que, suite à un événement extérieur, votre niveau de vie change. Faites régulièrement le point sur votre contrat afin d’actualiser les montants et les garanties et d’éviter une mauvaise surprise si un problème devait arriver.
Spécialiste dans l’accompagnement des professionnels de santé,
Correspondant UNIM
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