Les régimes obligatoires sont nombreux pour tous les professionnels de santé. Quel est leur rôle dans les cas d'arrêt de travail, d'invalidité ou de décès ? Une toute nouvelle rubrique "Assurance/prévoyance", réalisée en partenariat avec Arnaud Sarrut, fait le point. Il existe plusieurs régimes obligatoires pour les professionnels de santé :
- la CARMF pour les médecins,
- la CARCDSF pour les dentistes et les sages-femmes,
- la CARPIMKO pour les auxiliaires médicaux,
- la CARPV pour les vétérinaires,
- la CAVP pour les pharmaciens.
Ces régimes ont tous un point commun : leur insuffisance. C’est aujourd’hui de la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (Carmf) dont nous allons parler. Elle couvre tous les médecins, des généralistes aux médecins spécialistes. Nous préciserons les interventions de la Carmf en cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès. Les montants indiqués sont ceux de 2019, sans les centimes. Ils évoluent d’une année sur l’autre. 1) En cas d’arrêt de travail, ce qui est le plus fréquent, la Carmf n’intervient qu’à partir de 90 jours d’arrêt (3 mois). Durant cette période, tous les coûts professionnels et personnels restent à la charge du médecin. Aucune autre aide financière n’intervient, à moins de disposer d’une assurance prévoyance complémentaire correcte. Après cette période de 90 jours, le médecin percevra des indemnités journalières en fonction de sa classe de cotisation. Ces indemnités sont versées pendant 1 095 jours maximum (3 ans). Ensuite, dans le cas où une invalidité vous est diagnostiquée, c’est la rente invalidité qui prend le relais Il existe trois classes d’indemnités...
journalières dont les montants varient en fonction des revenus du médecin. Les moins bien lotis percevront seulement 66 € par jour. 2) En cas d’invalidité, une rente est versée dès lors que le médecin est reconnu incapable d’exercer son activité professionnelle. Comme pour les indemnités journalières, il existe 3 classes de rentes invalidité qui sont très largement insuffisantes par rapport aux revenus moyens des médecins. 3) En cas de décès, il sera reversé aux bénéficiaires un capital de 60 000€ quel que soit le niveau de revenu du médecin. Le conjoint survivant bénéficiera d’une rente temporaire qui lui sera servie jusqu’à ce qu’il touche ses droits à la retraite. De plus, chaque enfant bénéficiera d’une rente éducation qui lui sera servie jusqu’à ses 21 ans ou ses 25 ans en cas de poursuite d’études. Le montant est majoré si l’enfant est orphelin de père et de mère. Conclusion Les garanties dont bénéficient les affiliés de la Carmf s’avèrent au quotidien très insuffisantes. Encore faut-il qu’elles s’appliquent... Il n’est pas rare en effet que des médecins en arrêt de travail doivent couvrir les frais de leur foyer et les charges de leur cabinet avec à peine 3 000 €/mois… Bien sûr, il existe des assurances prévoyance pour les protéger, eux et leur famille. Toutefois, il est important, avant de souscrire tout contrat de prévoyance, d’être conseillé au mieux. En effet, 9 médecins sur 10 souscrivent des contrats d’assurance prévoyance, mais ces contrats ne sont pas forcément adaptés à leur situation et aux spécificités de leur métier.
Spécialiste dans l’accompagnement des professionnels de santé,
Correspondant UNIM
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