Les statines associées à un moindre risque de cancer primitif du foie
Dans un article à paraître dans le numéro d’avril du Journal of the National Cancer Institute, des auteurs américains (NCI, Bethesda) montrent qu’un traitement par statine réduit significativement le risque de carcinome hépatocellulaire. Le cancer primitif du foie (carcinome hépatocellulaire, CHC) est, par le nombre, le 6e cancer dans le monde mais en raison d’un pronostic souvent mauvais, le 2e en nombre de décès. C’est notamment en Asie, en raison du portage chronique du virus de l’hépatite B, et en Afrique, en raison de la contamination des aliments par l’aflatoxine, que ce cancer est fréquent. En Europe et en Amérique du nord, où la prévalence est moindre, les principaux facteurs de risque sont l’hépatite chronique C, la consommation excessive d’alcool, la stéatose hépatique non alcoolique (souvent associée à une obésité et/ou à un diabète de type 2). Les auteurs ont réalisé une étude cas-témoins en récupérant des données dans la CPRD (Clinical Pratice Research Datalink) du Royaume-Uni, pays où la prévalence du CHC est considérée comme faible ; ils ont inclus 1195 patients pris en charge pour un CHC, appariés à 4640 patients pris pour témoins. En étudiant les données de ces deux groupes, il est apparu une réduction significative du risque de CHC sous statine (OR ajusté = 0.55 ; IC 95% = 0.45 – 0.69), plus marqué encore chez les patients en cours de traitement (OR ajusté = 0.53 ; IC 95% = 0.42 -0.66). La réduction du risque sous statine était maximale chez les patients ayant une maladie hépatique (OR ajusté = 0.32 ; IC 95% = 0.17 – 0.57 versus 0.65 ; 0.52 – 0.81 en l’absence de maladie hépatique) ainsi que chez les patients diabétiques (OR ajusté = 0.30 ; IC 95% = 0.21 – 0.42 versus 0.66 ; 0.51 – 0.85 en l’absence de diabète). Selon les auteurs, un traitement par statine pourrait être préconisé pour réduire le risque de CHC chez les patients à haut risque.
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