Un système d’administration automatisée d’insuline utilisant un algorithme « bricolé », appelé OpenAPS, a été développé par des patients diabétiques et est partagé gratuitement et disponible en open source depuis février 2015. Depuis, de nombreux systèmes en open source ont évolué et, malgré l’absence d’autorisation réglementaire, ces systèmes ont été adoptés par près de 2 500 patients diabétiques dans le monde. Les données incluent les résultats de plus de 55 millions d’heures d’expérience en vie réelle de ces systèmes en open source. L’un de ces systèmes est développé sur Android (Android APS ou OpenAPS), un autre système, le système Loop, est disponible sur iOS. Une équipe néozélandaise a mis en place une étude multicentrique, ouverte, randomisée, contrôlée, dans laquelle des patients ayant un diabète de type 1, âgés de 7 à 70 ans et qui avaient au moins 6 mois d’expérience avec une pompe à insuline, ont été randomisés pour mettre en place un des deux systèmes en boucle fermée : soit un système où l’algorithme était une version modifiée de l’Android APS 2.8 associé à une pompe à insuline DANA-i et à un système de mesure continue du glucose Dexcom G6, un smartphone Android assurant l’interface entre la pompe et l’appareil de mesure continue du glucose, soit une pompe à insuline couplée à un contrôle continu du glucose mais dont l’algorithme était intégré dans la pompe à insuline (algorithme développé par ou pour l’industriel commercialisant la pompe), ce second constituant le groupe témoin. En tout, 97 patients (48 enfants entre 7 et 15 ans et 49 adultes de 16 à 70 ans) ont été randomisés : 44 à l’algorithme en open source et 53 au groupe témoin. A 24 semaines le temps moyen dans la cible a augmenté, passant de 61.2 ± 12.3 % à 71.2 ±12.1 % dans le groupe ayant l’algorithme en open source avec l’interface par smartphone alors qu’il a diminué, passant de 57.7 ± 14.3 % à 54.5 ± 16 % dans le groupe témoin. La différence ajustée est de 14 points de pourcentage (IC 95 % = 9.2 à 18.8 ; p < 0.001). Il n’y avait pas d’effet du type de traitement en fonction de l’âge. Les patients dans le groupe utilisant l’algorithme disponible en open source ont passé, dans la cible, 3 heures et 21 minutes par jour de plus que les patients du groupe témoin. Aucune hypoglycémie sévère ni acidocétose diabétique n’est survenue dans chacun des groupes. Deux patients dans le groupe de l’algorithme en open source ont dû sortir de l’étude du fait de problèmes de connectivité. En conclusion, chez les enfants et les adultes ayant un diabète de type 1, l’utilisation d’un système avec un algorithme gérant l’administration de l’insuline, disponible en open source et couplé par l’intermédiaire de leur smartphone, permet un pourcentage significativement supérieur de temps passé dans la cible que l’utilisation d’une pompe à insuline ayant son propre algorithme pour commander l’insuline en fonction de la surveillance continue du glucose.
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