46 864 sujets de plus de 75 ans, sans pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse connue ont participé à cette étude. Ils ont été stratifiés en fonction de la présence ou non d’un diabète de type 2 et de l’utilisation ou non de statines. L’âge moyen de la cohorte était de 77 ans, dont 63 % de femmes. Le suivi médian a été de 5.6 années. Chez les sujets non diabétiques, le hazard ratio pour l’utilisation de statines chez les sujets âgés de 75 à 84 ans était de 0.94 (IC 95 % = 0.86 à 1.04) pour les maladies cardiovasculaires athéroscléreuses et de 0.98 (0.91 à 1.05) pour la mortalité globale. Chez les non diabétiques âgés de plus de 85 ans, le hazard ratio était de 93 (0.82 à 1.06) pour les événements cardiovasculaires et de 0.97 (0.90 à 1.05) pour la mortalité globale. Chez les diabétiques, le hazard ratio pour l’utilisation de statines chez les sujets âgés de 75 à 84 ans était de 0.76 (0.65 à 0.89) pour les événements cardiovasculaires et de 0.84 (0.75 à 0.94) pour la mortalité globale. Chez les diabétiques de plus de 85 ans, il était de 0.82 (0.53 à 1.26) pour la pathologie cardiovasculaire et de 1.05 (0.86 à 1.28) pour la mortalité globale. De même, l’analyse de l’effet de l’âge corroborait l’absence de bénéfice des statines pour les maladies cardiovasculaires athéroscléreuses et la mortalité globale chez les participants sans diabète âgés de plus de 74 ans. Chez les diabétiques, les statines avaient un effet protecteur sur les maladies cardiovasculaires et sur la mortalité globale mais cet effet était réduit de manière substantielle au-delà de l’âge de 85 ans et disparaissait chez les nonagénaires. En conclusion, chez les participants de plus de 74 ans sans diabète de type 2, le traitement par statines n’est pas associé à une réduction des maladies cardiovasculaires ou de la mortalité globale même lorsque l’incidence des pathologies cardiovasculaires est significativement supérieure au seuil de risque proposé pour l’utilisation de statines. En revanche, en cas de diabète, l’utilisation de statines est associée de manière statistiquement significative à une réduction de l’incidence des maladies cardiovasculaires et de la mortalité globale mais cet effet diminue après 85 ans et disparaît après 90 ans.
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