L’influence de la testostérone sur le risque d’événements cardiovasculaires chez les hommes a fait l’objet de plusieurs publications et reste très discutée. Les études d’observation préalables analysant l’association entre les taux d’hormones sexuelles et la survenue de pathologies cardiovasculaires chez les hommes ont donné des résultats variables, souvent limités par la taille des cohortes et les critères de sélection. Afin d’analyser l’association entre la mesure sanguine de la testostérone totale et de la sex hormone-binding globulin (SHBG) avec la survenue d’événements cardiovasculaires chez les hommes, une étude de cohorte, réalisée à partir de l’UK Biobank Prospective Cohort, a été menée chez des sujets âgés de 40 à 69 ans. Sur les 210 700 hommes suivis pendant 9 ans, 8 790, soit 4.2 %, ont eu un événement cardiovasculaire. Après ajustement, les concentrations de testostérone totale les plus basses (quintile 1 versus quintile 5) n’étaient pas associées avec la survenue d’un infarctus du myocarde (hazard ratio ajusté = 0.89 ; IC 95 % = 0.80 à 1) ni avec la survenue d’un accident vasculaire cérébral hémorragique (HC = 0.94 ; 0.70 à 1.26), ni avec la survenue d’un accident vasculaire cérébral ischémique (HR = 0.95 ; 0.82 à 1.10), ni avec la survenue d’une insuffisance cardiaque (HR = 1.15 ; 0.91 à 1.45) ni non plus avec la survenue d’un événement cardiovasculaire majeur (HR = 0.92 ; 0.84 à 1). Les hommes qui avaient une testostérone libre calculée (en fonction du taux de SHBG) plutôt basse avaient une incidence inférieure d’événement cardiovasculaire majeur (HR = 0.90 ; 0.84 à 0.97). Des concentrations inférieures de SHBG étaient associées à une incidence supérieure d’infarctus du myocarde (HR = 1.23 ; 1.09 à 1.38) et à une incidence inférieure d’AVC ischémique (HR = 0.79 ; 0.67 à 0.94) ou d’insuffisance cardiaque (HR = 0.69 ; 0.54 à 0.89) mais non à un AVC hémorragique (HR = 0.81 ; 0.57 à 1.14) ou à un événement cardiovasculaire majeur (HR = 1.01 ; 0.92 à 1.11). En conclusion, les hommes ayant une testostéronémie plutôt basse ne sont pas à risque majoré d’infarctus du myocarde, d’AVC, d’insuffisance cardiaque ou d’événement cardiovasculaire majeur. La testostérone libre calculée en fonction de la SHBG pourrait être associée à un risque d’événement cardiovasculaire majeur. Les hommes ayant les concentrations de SHBG les plus basses ont un risque supérieur d’infarctus du myocarde et un risque inférieur d’AVC ischémique ou d’insuffisance cardiaque sans que l’on puisse vraiment déterminer la relation de cause à effet.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus