Dans ce contexte pourrait se discuter la place d’une insuline basale non plus quotidienne mais hebdomadaire comme l’insuline basale Fc (insuline efsitora alfa) ou BIF qui a été mise au point pour permettre une administration hebdomadaire. Il s’agit d’une protéine de fusion combinant un variant d’insuline monocaténaire et le domaine Fc d’une immunoglobuline G humaine. Une étude parue dans Lancet Diabetes Endocrinol publiée par une équipe américaine analyse la sécurité et l’efficacité de cette insuline basale Fc chez des diabétiques de type 2 qui étaient traités auparavant par insuline basale. Il s’agit d’une étude de phase 2 qui a été menée dans 44 centres aux Etats-Unis, à Porto Rico et au Mexique. C’était une étude ouverte contrôlée versus comparateur pendant 32 semaines. Les patients devaient être traités par insuline basale et recevoir jusqu’à 3 antidiabétiques oraux. Ils ont été assignés à l’administration sous-cutanée soit de l’insuline Fc (groupes BIF-A1 et BIF-A2 selon l’objectif glycémique), soit de l’insuline basale degludec. Les objectifs de glycémie à jeun (GAJ) étaient différents selon les groupes : dans le groupe BIF-A1, l’objectif était une GAJ ≤ 7.8 mmol/l et dans le groupe BIF-A2 l’objectif était une GAJ ≤ 6.7 mmol/l et sous degludec, l’objectif était une GAJ ≤ 5.6 mmol/l. Entre novembre 2018 et février 2020, 399 participants ont été enrôlés et randomisés soit dans le groupe BIF-A1 (n = 135), soit dans le groupe BIF-A2 (n = 132), soit dans le groupe degludec (n = 132). La moitié était des femmes. La variation moyenne de l’HbA1c entre la valeur basale et la 32ème semaine était de -0.6 % ± 0.1 % pour le groupe BIF-A1 et le groupe BIF-A2. Le groupe degludec a obtenu une variation moyenne de l’hémoglobine glyquée de -0.7 ± 0.1 %. L’analyse poolée des groupes d’insuline basale Fc a montré une non-infériorité en comparaison du degludec pour les différences de traitement en termes d’hémoglobine glyquée (0.1 % ; IC 90 % = -0.1 à +0.3%). Les taux d’hypoglycémie (≤ 3.9 mmol/l) par patient par an dans les groupes BIF étaient de 25 % inférieurs à ceux du groupe degludec : rapport de traitement BIF-A1 vs degludec = 0.75 (0.61 – 0.93) et pour BIF-A2 vs degludec = 0.74 (0.58 – 0.94). L’insuline basale Fc était bien tolérée sans qu’il y ait de différence en termes d’effets secondaires liés au traitement. En conclusion, l’insuline basale Fc permet d’obtenir une efficacité similaire en comparaison de l’insuline degludec malgré des objectifs glycémiques à jeun supérieurs. Les cibles de glycémie à jeun supérieures et une moindre variabilité du glucose pourraient avoir contribué aux taux inférieurs d’hypoglycémie chez les patients traités par insuline basale Fc en comparaison à l’insuline degludec. Ceci invite donc à poursuivre le développement de cette insuline administrable une fois par semaine chez les diabétiques.
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