« Les enseignements de l’enquête Kantar* pour le Groupe d’Expertise et d’Information sur la Grippe (GEIG) sont encourageants », a souligné le Pr Catherine Weil-Olivier (professeur honoraire de pédiatrie, Université Paris 7), en introduction des 32èmes Rencontres de ce groupe d’experts (Paris, 21 novembre 2019) « avec un taux de couverture vaccinale en population générale de 26 % en 2018-2019, soit une augmentation de 2 % par rapport à la période précédente, et surtout de 5 points comparativement à 2015-2016». « Nous sommes en train de récupérer progressivement la baisse post-pandémie en 2009-2010 », indique le Pr Weil-Olivier. Globalement, tous âges confondus, le taux de vaccination des populations à risque s’est élevé à 49 %. Mais avec de grandes différences en fonction des catégories. Ainsi, chez les moins de 65 ans, 47 % des patients souffrant d’une BPCO ont déclaré s’être faits vaccinés lors de la dernière campagne, contre seulement 32 % des asthmatiques (néanmoins + 4% par rapport à 2017-2018). Les raisons invoquées sont variées, et évoluent peu, ce qui pointe l’importance de renforcer l’information : vaccination trop fréquente (25 %), absence de motivation par le médecin (25 %), s’estimer trop jeune (24%), manque d’efficacité (19 %), peu de risque d’infection (17 %), ou encore manque de motivation (16 %). 14 % des personnes interrogées préfèrent faire confiance à l’homéopathie, 11 % « n’aiment pas les piqûres », tandis que 10 % pensent que « la grippe n’est pas une maladie suffisamment grave ». Pour autant, 50 % des personnes vaccinées en 2019 sont d’un avis contraire et 34 % se sont faites vaccinées « pour ne pas contaminer leur entourage » (vs 31 % en 2018). Le rôle clé du médecin Cette enquête souligne aussi le poids des « influenceurs », au premier rang desquels le médecin. C’est ainsi que cette enquête nous apprend également que la décision de se faire vacciner a été liée pour 43 % au conseil du médecin (les répondants ont déclaré à 42 % avoir demandé également à leur médecin en 2018 de les vacciner contre la grippe) et pour seulement 4 % à celui du pharmacien et 3 % à celui de l’infirmière. L’intervention du médecin du travail ne « pesant » quant à elle que 4 %. On n’est guère surpris que cette enquête confirme que la réception du bon de prise en charge pour le vaccin soit aussi un élément largement déterminant dans la décision. C’est ainsi, que pour les personnes âgées de moins de 65 ans, 67 % de celles en ALD qui en ont reçu un se sont faites vaccinées contre 41 % dans le cas contraire. Plus précisément et globalement, chez les 15 ans et plus, 30 % (vs 31 % en 2018) déclarent avoir reçu un bon de la sécurité sociale. Dans cette population, 2 % disent souffrir de BPCO, 9 % de crises d’asthme et 21 % sont en ALD ; tous résultats similaires à la saison précédente. Autre enseignement intéressant : au sein des populations à risque, la réception d’un bon de prise en charge inciterait 6 fois plus de personnes à se faire vacciner l’hiver prochain par rapport à celles que n’en bénéficient pas… avec le bémol, néanmoins, que tous les sujets à risque ne reçoivent pas le précieux bon et qu’une partie des envois ne sont pas utilisés car non identifiés comme tels. Enfin, peu de personnes (10 %) indiquent avoir reçu un vaccin contre le pneumocoque, dont on connait pourtant l’association délétère à la grippe. *Enquête déclarative réalisée du 29 juillet au 6 septembre 2019 auprès d’environ 3 300 personnes représentatives de la population française.
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