La question est suggérée par une étude suédoise dont les résultats sont publiés dans la revue Neurology, organe d’expression de l’Académie américaine de neurologie. Les auteurs, Bojing Liu et coll., du Karolinska Institute (Stockholm), ont travaillé sur une population de 9.430 personnes ayant subi une vagotomie, tronculaire ou sélective, sur une période de 40 ans, et les ont comparées à 377.200 témoins recrutés en population générale suédoise.
Ils ont alors pu identifier 101 patients qui, après avoir eu une vagotomie dans le but de réduire leur sécrétion acide gastrique, ont développé une maladie de Parkinson, soit un pourcentage de 1.07% versus 1.28% dans la population générale, la différence n’étant pas significative. Mais quand les auteurs affinent les comparaisons, en distinguant le type de vagotomie selon qu’elle a été tronculaire ou sélective, ils notent que les patients qui ont eu une vagotomie tronculaire ont, par rapport à une population n’ayant subi aucune intervention sur le nerf vague, un risque réduit de développer une maladie de Parkinson au cours des cinq années suivantes, respectivement 0.78% et 1.15%, la différence étant ici significative. Si l’on compare les patients ayant subi une vagotomie sélective à la population générale, les différences sont de nouveau non significatives, à respectivement 1.08% et 1.15%. Plus encore, après ajustement prenant en compte des pathologies telles que notamment bronchopneumopathie chronique obstructive, polyarthrite ou diabète, les auteurs estiment que les patients ayant subi une vagotomie tronculaire ont un risque réduit de 40% de développer dans les 5 ans une maladie de Parkinson par rapport aux témoins. Dans leurs commentaires, les auteurs suggèrent que ces résultats sont en faveur d’une origine de la maladie de Parkinson à rechercher au niveau du tube digestif, plus précisément de l’intestin. Ils rappellent que des travaux antérieurs ont suggéré la présence au niveau intestinal d’une protéine jouant un rôle essentiel dans la physiopathogénie de la maladie de Parkinson, le nerf vague étant le lien entre le tube digestif et le cerveau permettant à cette protéine de s’exprimer au niveau cérébral. Enfin, les auteurs rappellent également que d’autres études ont établi un lien entre la maladie de Parkinson et une plus forte prévalence de troubles intestinaux, notamment une constipation, présente 10 ans ou plus avant les premières manifestations cliniques du Parkinson.
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