Maladie de Parkinson : un risque accru pour la population des zones agricoles

07/04/2017 Par Marielle Ammouche
Neurologie

Selon une étude française, une activité agricole importante, et en particulier la viticulture, serait associée à une augmentation de l'incidence de la maladie de Parkinson, même dans la population générale. 

Il est actuellement bien établi que les pesticides favorisent la neurodégénérescence ; et la maladie de Parkinson est d’ailleurs inscrite au tableau des maladies professionnelles chez les agriculteurs en France. Mais des chercheurs français (Inserm/Université Paris-Sud/Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines/Hôpital Paul brousse, Villejuif) en collaboration avec Santé publique France, ont voulu aller plus loin et se sont demandés si les activités agricoles pouvaient augmenter le risque de maladie de Parkinson même pour la population générale. Pour cela, ils ont analysé le nombre de nouveaux cas de maladie de Parkinson diagnostiqués entre 2010 et 2012, en fonction de l'importance de l'activité agricole dans chaque canton français recensée par le ministère de l’agriculture en 1988 et 2000. Les résultats ont montré que le nombre de nouveaux cas annuel dans chaque canton augmente avec la proportion de surface agricoles. Le lien le plus important est retrouvé dans la viticulture, avec une augmentation du risque d’environ 10%. Et la relation est plus marquée chez les plus de 75 ans, en comparaison les sujets plus jeunes. "Peut-être les personnes les plus âgées ont-elles été exposées plus longtemps que les autres, notamment à des pesticides toxiques qui sont aujourd'hui interdits, comme les organochlorés. Par ailleurs, il est possible que le poids des facteurs environnementaux soit plus important après 75 ans, tandis que la susceptibilité génétique pourrait jouer un rôle plus important pour les cas survenant chez les plus jeunes", explique Alexis Elbaz, auteur principal de cette étude. Il reste néanmoins prudent. "Un sur-risque modéré pourrait exister, mais il faudrait pouvoir le confirmer par des études conduites à partir de données individuelles et non pas, comme ici, de données groupées par canton". Des études pourraient aussi être conduites pour évaluer les pesticides les plus à risque : "Les modes d’épandage, les produits utilisés et leur quantité dépendent des types d'activité agricole. On dispose souvent de données sur la toxicité aiguë des produits chimiques, mais celles concernant leur neurotoxicité font souvent défaut". Un travail en ce sens permettrait d'écarter les composés les plus à risque pour la population d'agriculteurs, comme la population générale...

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