La nouvelle agence sur les maladies infectieuses émergentes, déjà engagée face au Covid
La nouvelle agence autonome de l’Inserm est issue de la fusion du consortium REACTing et de l’agence nationale de recherches sur le Sida (ANRS) sous l’impulsion conjointe du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et du ministère des Solidarités et de la Santé. Elle finance, coordonne et anime la recherche sur le VIH/sida, les hépatites virales, les infections sexuellement transmissibles, la tuberculose et les maladies émergentes (infections respiratoires émergentes comme la Covid-19, fièvres hémorragiques virales, arboviroses...), dans toutes ses dimensions (recherche fondamentale, clinique, santé publique et épidémiologie, sciences humaines et sociales...). L’approche choisie est celle de la santé globale (le concept One Health) s’intéressant à la fois à la santé humaine, animale et à l’impact de l’homme sur l’environnement.
Une agence multi-institutionnelle Le Pr Yazdanpanah souhaite faire de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes une agence « par les chercheurs et pour les chercheurs, au service des avancées scientifiques nécessaires au quotidien de chacun », en collaboration avec les instituts de recherche, les universités et les centres hospitaliers universitaires et généraux. Les collaborations internationales, déjà existantes avec notamment les « sites ANRS » présents dans huit pays, sont poursuivies et développées. Les associations de patients et les représentants de la société civile conservent une place prépondérante dans la nouvelle agence. Moins d’un mois après sa création, l’ANRS Maladies infectieuses émergentes est totalement en action dans ses domaines de recherche. L’agence travaille sur l’infection Covid-19, notamment sur la recherche en matière de traitements, de vaccin, de transmission, de surveillance génomique ou encore sur le Covid long, aussi bien au niveau national qu’international. Variants : quelle réponse vaccinale ? Sur la question de savoir comment contrôler et évaluer la réponse de ces variants à la vaccination, la virologue Sylvie van Der Werf, responsable du Centre national de référence des virus respiratoires de l’Institut Pasteur précise à quel point « il est important de comprendre l'impact fonctionnel de ces virus porteurs de ces mutations. Certains concernent...
le site de fixation au récepteur ACE2 et des travaux indiquent que ces mutations conduisent à une meilleure affinité entre le virus et les cellules humaines ». Et de poursuivre « les anticorps ne font pas tout ! Il nous faut encore savoir si la réponse cellulaire est aussi affectée. Cela nécessitera d'isoler des lymphocytes de personnes vaccinées ou déjà infectées dans le passé, ainsi que des expérimentations chez l'animal qui ne sont pas évidentes à mettre en place ». Les données concernant le variant détecté au Royaume-Uni sont rassurantes en termes d'efficacité vaccinale. Des vaccins ARN adaptables rapidement ? Les deux vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna disponibles en France aujourd’hui permettraient a priori une adaptation relativement rapide face aux différents variants. « Un des avantages des vaccins ARN est qu'il est facile de remplacer l'ARN des souches plus anciennes de virus par de nouvelles séquences, voire plusieurs séquences, correspondant aux nouveaux variants », explique Sylvie van Der Werf. Des piliers organisationnels qui ont fait leurs preuves Héritière de l’ANRS, la nouvelle agence reprend son organisation scientifique, ses capacités opérationnelles et son périmètre de recherche qui ont fait leurs preuves pendant ses 32 années d’existence. Elle évolue en s’imprégnant des atouts du modèle de REACTing : son expérience acquise face à plusieurs crises sanitaires (Covid-19, Ébola, Chikungunya, Zika, peste...) et son réseau d’équipes et de laboratoires d’excellence. L’ANRS Maladies infectieuses émergentes s’arme ainsi pour préparer la réponse aux enjeux scientifiques posés par les maladies émergentes et pour son déploiement en temps de crise. Sur la question du financement de cette nouvelle agence, le Pr Yazdanpanah s’est montré rassurant en expliquant que le budget initial de l’agence qui s’élève à 38 millions d’euros reste dédié à la recherche sur le sida, les hépatites et la tuberculose. « Un autre budget est en cours de négociation avec les ministères de la Santé et de la Recherche », poursuit-il.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus