L’analyse a été faite à partir des données de SURPASS-4 (analyse post-hoc), cette étude randomisée en ouvert et groupes parallèles de phase 3 menée dans 187 sites de 14 pays. Les participants étaient des adultes ayant un diabète de type 2 traité par une combinaison de metformine, de sulfonylurées ou d’inhibiteur de SGLT2 et dont l’hémoglobine glyquée basale allait de 7.5 à 10.5 %, avaient un IMC > 25 kg/m2 et avaient une pathologie cardiovasculaire ou un risque élevé de maladie cardiovasculaire. Les patients, soit recevaient une injection hebdomadaire de tirzépatide 5 mg, 10 mg ou 15 mg, soit une injection sous-cutanée de glargine dont la dose était titrée. L’étude a duré 2 ans. Entre novembre 2018 et décembre 2019, 3045 personnes étaient recrutées dont 1043 (34 %) n’étaient pas incluables et 2002 (66 %) étaient assignées de manière randomisée au tirzépatide (997 et 1005 à la glargine). 1995 (+ de 99 %) des 2002 ont reçu au moins une dose de tirzépatide ou d’insuline glargine. Au début de l’étude, les participants avaient un taux de filtration glomérulaire de 81.3 ± 21.11 ml/min/1.73 m2 et un rapport albumine/créatinine urinaire médian de 15 mg/g (intervalle interquartile 5-55.8). Le taux moyen de déclin du taux de filtration glomérulaire (DFG) était de -1.4 ± 0.2 ml/min/1.73 m2/an dans les groupes tirzépatide combiné (toutes doses) et de -3.6 ± 0.2 ml/min/1.73 m2/an dans le groupe insuline, donnant une différence entre les groupes de 2.2 (1.6 à 2.8). En comparaison avec l’insuline, la réduction du taux annuel de déclin du DFG induite par le tirzépatide est plus prononcée chez les participants qui avaient un DFG < 60 ml/min/1.73 m2 que chez ceux qui avaient un DFG ≥ 60 ml/min/1.73 m2 (différence entre les groupes = 3.7 ; 2.4 à 5.1). Le rapport albumine/créatinine urinaire a augmenté entre la valeur basale et le suivi sous insuline glargine (36.9 % ; 26 à 48.7) alors qu’il n’a pas augmenté sous tirzépatide (-6.8 % ; -14.1 à + 1.1) donnant une différence entre les groupes de -31.9 % (-37.7 à -25.7). Les participants qui recevaient le tirzépatide atteignaient de manière significativement moins fréquente le critère rénal composite (défini comme une baisse d’au moins de 40 % du DFG, une insuffisance rénale terminale, un décès lié à une insuffisance rénale ou l’apparition d’une macroalbuminurie), tout ceci en comparaison avec ceux qui recevaient la glargine, donnant un hazard ratio de 0.58 (0.43 à 0.80). Cette analyse de l’étude SURPASS montre donc que chez les diabétiques de type 2 ayant un risque cardiovasculaire élevé, le tirzépatide ralentit la vitesse de déclin du taux de filtration glomérulaire et réduit le rapport albumine/créatinine urinaire de manière cliniquement significative en comparaison à l’insuline glargine.
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