Les macrolides ne sont pas conseillés pendant la grossesse en France, leur innocuité n’ayant pas été prouvée. Cependant, il y avait jusqu’à présent peu de données chez l’homme sur la dangerosité de cette classe thérapeutique, même si un impact de leur utilisation sur le nombre de fausses couches a déjà été observé, ainsi qu'une augmentation des malformations fœtales dans des modèles animaux. Des chercheurs anglais ont donc voulu en savoir plus. Leur étude, publiée le 19 février dans BMJ, montre pour la première fois chez l’homme que ces antibiotiques entraîneraient des malformations du fœtus. Les auteurs ont utilisé les données issues d’une cohorte anonymisée qui représente plus d’un million de naissances britanniques vivantes entre 1990 et 2016. Parmi ces naissances, 104.000 ont été incluses dans l’étude finale. Il s’agit d’enfants nés de mères qui ont eu recours à une seule monothérapie antibiotique durant leur grossesse : soit avec un macrolide, soit avec la pénicilline. Résultats : un risque plus élevé de malformations tous types confondus (nerveuse, cardiovasculaire, gastrointestinale, génitale, urinaire) chez les enfants dont la mère prenait des macrolides au premier trimestre de grossesse (27.65 cas pour 1000 naissances), comparé à celles ayant pris de la pénicilline (17.65 cas pour 1000 naissances). Soit un risque de malformation 1.55 fois plus élevé si la mère a été traité avec un macrolide. Les malformations les plus associées à la prise de ce traitement étaient les malformations cardiovasculaires (risque multiplié par 1.62) et les malformations génitales (1.58). En contrepoint, l’étude montre que le risque de développer épilepsie, autisme, paralysie cérébrale ou des malformations nerveuses ou urinaires n’est pas significativement plus élevé chez les mères ayant pris du macrolide durant la grossesse que chez celles ayant pris de la pénicilline.
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