Les anti-inflammatoires non stéroïdiens doivent rester derrière le comptoir. Comme l’ont montré plusieurs études, ces médicaments augmentent en effet les risques associés aux pneumonies aiguës communautaires et accroissent la survenue d’abcès et de pleurésies purulentes. Ils n’ont pas d’indications dans les pathologies respiratoires. On sera aussi vigilant avec les macrolides (azithromycine). Ces antibiotiques, qui sont parfois proposés durant plusieurs années de suite dans certaines bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et moins souvent l’asthme (ou la mucoviscidose, la dilatation des bronches), pour leurs effets anti-inflammatoires et leurs capacités de réduire le nombre d’exacerbations, exposent en effet à des effets cardiovasculaires (troubles du rythme). Mais, ils pourraient aussi, selon des études entreprises chez des patients avec une bronchiolite oblitérante, une complication de la transplantation pulmonaire, augmenter la probabilité d’apparition de cancers solides, a mentionné le Pr Anne Bergeron-Lafaurie (Hôpital Saint-Louis, Paris, membre du Grepi. Des études de longue durée devront vérifier ce point essentiel. « Il faut aussi veiller au risque d’apparition d’infections à mycobactéries atypiques résistantes chez les patients », a rappelé le Pr Nicolas Roche (Hôpital Cochin, Paris). Quoi qu’il en soit, le rapport bénéfices-risques des macrolides devra être réévalué régulièrement en cas de prescription au long cours, et ces médicaments ne doivent être prescrits qu’après avoir réalisé un électrocardiogramme car ils peuvent allonger l’espace QT. « Il s’agit d’une prescription de spécialiste », a considéré le Pr Christophe Leroyer (CHU de Brest). On fera aussi attention à ne pas prescrire en excès des corticoïdes inhalés dans la BPCO car ils doublent le risque de pneumonies infectieuses ou bactériennes. Ces médicaments sont réservés aux patients BPCO conservant un risque d’exacerbations fréquentes malgré un traitement bronchodilatateur bien conduit, et plutôt chez ceux avec un taux d’éosinophiles élevé. Le risque semble accru chez les patients fumeurs, âgés et pourrait être favorisé par un certain état d’immunodépression favorisé par les anomalies pulmonaires associées à la BPCO.
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