Maladie de Parkinson : un impact de la vie reproductive des femmes mis en évidence

30/01/2023 Par Marielle Ammouche
Neurologie
L’âge des premières règles, le nombre d’enfants, le type de ménopause, ou encore certains traitements de la fertilité, pourraient avoir un lien avec la survenue d’une malade de Parkinson. Les estrogènes semblent protecteurs
 

La pathogénie de la maladie de Parkinson est complexe et non complétement connue, intégrant à la fois des facteurs génétiques et environnementaux. Cette maladie neurodégénérative est un peu moins fréquente chez les femmes (1,5 fois plus fréquente chez les hommes). En conséquence, elle est un peu moins étudiée dans cette population. En particulier, on sait peu de choses de l‘impact de la vie reproductive des femmes sur cette maladie. C’est pourquoi une équipe de chercheurs français (Inserm, Université Paris-Saclay, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, avec l’institut Gustave Roussy), s’est penchée sur cette question. Ils ont mis en place une étude qui a permis de comparer 1 200 femmes atteintes de la maladie de Parkinson issues de la cohorte E3N, aux autres femmes de cette cohorte. Il s’agit de la plus vaste cohorte de la maladie de Parkinson. Les auteurs ont alors pu identifier des facteurs qui étaient associés à un risque accru de développer la maladie. Il s’agissait tout d’abord de l’âge des premières menstruations. Ainsi, lorsqu’elles surviennent avant ou après 12-13 ans, le risque de maladie de Parkinson est accru de respectivement + 21 % et + 18 %. En revanche, la durée et la régularité du cycle menstruel n’avaient aucun impact significatif. « C’est la première fois qu’une telle association est montrée entre l’âge des premières règles et la maladie, précise Marianne Canonico, coordinatrice de l’étude. Celle-ci pourrait entre autres s’expliquer par une interférence – à cette période cruciale pour le neurodéveloppement qu’est la puberté – des hormones sexuelles avec des circuits neuronaux impliqués dans le développement de la maladie de Parkinson ». Le risque augmentait aussi avec le nombre d’enfants : + 22 % au deuxième enfant, + 30 % à partir du troisième. La ménopause, et en particulier son type, avait aussi un impact. Ainsi, une ménopause artificielle augmentait le risque de 28 % par rapport à une ménopause naturelle, et ce de façon plus prononcée en fonction de l’âge : + 39 % avant 45 ans. Et une ménopause par ablation des deux ovaires augmentait le risque de + 31 % par rapport à une ménopause naturelle. Le clomifène (stimulant de l’ovulation) accroissait le risque de 80%. Et au contraire, les traitements hormonaux, en cas de ménopause précoce ou artificielle, semblaient avoir un effet protecteur. « La ménopause artificielle et/ou précoce, provoque une insuffisance ovarienne et en conséquence une chute brusque et anticipée des niveaux d’œstrogènes, normalement encore élevés avant l’âge de 45 ans, explique Marianne Canonico, quant au clomifène, il a un
rôle anti-œstrogènes ». D’autres études antérieures avaient déjà montré le rôle protecteur des estrogènes

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