Maltraitance sur enfants : l’Académie appelle à lutter contre le déni
L’Académie nationale de médecine s’engage pour tenter d’améliorer le repérage des maltraitances sur les enfants. Elle souhaite en particulier lutter contre le déni qui entoure souvent ces situations difficiles à gérer, et qui retarde le diagnostic.
Dans un communiqué sur ce sujet, l’Académie souligne ainsi l’importance de ne pas passer à côté de telles situations ; l’impact d’un retard de prise en charge ayant des conséquences majeures sur l’enfant. Et "la moindre évocation d’une maltraitance doit conduire à une hospitalisation immédiate de l’enfant afin d’assurer sa protection et évaluer précisément sa situation", insiste l’Académie, qui précise que tous les milieux sociaux sont concernés.
Le repérage et le diagnostic sont souvent difficiles, reconnait l’Institution, tant chez les adolescents que les enfants plus jeunes, du fait de la multiplicité des présentations. Et si certaines lésions apparaissent "évidentes", d’autres sont "occultes". Les signes d’alerte sont variés. Il peut s’agir de lésions traumatiques de la peau par coups, pressions appuyées ou brûlures, de fractures par manipulations forcées, de lésions cérébrales et oculaires secondaires à des secouements parfois associés à la projection du bébé sur son lit, de lésions traumatiques abdominales ou thoraciques provoquées par des coups de pieds ou des serrements, liste le communiqué. Ces traumatismes sont "plus sévères chez les enfants maltraités que chez les enfants accidentés", souligne l’Académie.
Il peut s’agir aussi de maltraitance psychologique, dont les répercussions peuvent apparaitre plus tard, au cours du développement de l’enfant.
Le diagnostic est souvent difficile et nécessite la prise en compte du contexte global dans lequel évolue l’enfant. Il doit donc être "évoqué largement". Il n’est jamais posé par un seul médecin, mais par une équipe pluridisciplinaire, et "requiert des compétences pédiatriques spécialisées pour être définitivement confirmé", souligne l’Académie. La prise en charge aussi doit être globale, "dans une vision qui englobe l’enfant victime, sa famille et l’auteur de la maltraitance".
La place du médecin est "inconfortable", reconnait l’Institution, du fait que le soignant ignore l’auteur de la maltraitance, et n’est pas là pour mener l’enquête. Mais elle rappelle que l’objectif est "avant tout à protéger l’enfant victime".
Références :
Communiqué de l’Académie nationale de médecine (28 mai)
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