En revanche, les relations entre la consommation de laitages et la mortalité, à partir d’études prospectives de cohortes, sont plus limitées, ce qui a amené l’équipe d’Harvard à combiner 3 études prospectives de cohortes avec des relevés répétés du régime et du style de vie, la Nurses’ Health Study, la Nurses’ Health Study II et la Health Professionals Follow-up Study aux Etats-Unis afin de tenter d’y voir plus clair. La combinaison des trois cohortes intéressait 168 153 et 49 602 hommes qui n’avaient pas de maladie cardiovasculaire ou de cancer au début de l’étude. Comparé au quintile de consommation de laitages le plus bas (en moyenne 0.8 fois par jour), le hazard ratio poolé, mutivarié pour la mortalité totale est de 0.98 (IC 95 ù = 0.96 à 1.01) pour le second quintile de consommation de laitages (1 fois et demi par jour), de 1 (0.97 à 1.03) pour le troisième quintile (en moyenne 2 fois par jour), de 1.02 (0.99 à 1.05) pour le quatrième (en moyenne 2.8 fois par jour) et de 1.07 (1.04 à 1.10) pour le quintile supérieur (en moyenne 4.2 fois par jour) (p pour la tendance < 0.001). Pour le quintile supérieur (en comparaison du quintile inférieur) de consommation quotidienne de laitages, le hazard ratio est de 1.02 (0.95 à 1.08) pour la mortalité cardiovasculaire et de 1.05 (0.99 à 1.11) pour la mortalité par cancer. En fonction des types de produits laitiers, la consommation de lait entier est significativement associée aux risques les plus élevés de mortalité globale (hazard ratio pour une demi-consommation par jour = 1.11 ; 1.09 à 1.14), pour la mortalité cardiovasculaire (1.09 ; 1.03 à 1.15) et pour la mortalité par cancer (1.11 ; 1.06 à 1.17). Dans les analyses de substitution des aliments, la consommation de noix et noisettes, de légumes ou de céréales entières à la place des laitages est associée à une réduction de la mortalité alors que la consommation de viande rouge et de viande transformée à la place des produits laitiers est associée à une mortalité supérieure. En conclusion, il n’y a pas de données, selon ces études, pour penser qu’il y a une association inverse entre une consommation importante de produits laitiers et un risque de mortalité. Les effets sur la santé des produits laitiers doivent prendre en compte les produits utilisés en remplacement !
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