Plusieurs études d’observation longitudinale à long terme ont montré l’efficacité et la sécurité du traitement par GH, toutefois la publication de données préliminaires d’une étude rétrospective, l’étude SAGhE pour l’analyse des cas français, a récemment soulevé un certain nombre de questions du fait d’une augmentation de la mortalité à l’âge adulte (par cancer osseux ou hémorragies cérébrales) de patients ayant reçu un traitement par GH dans l’enfance alors qu’ils appartenaient, a priori, à un groupe de patients à faible risque de mortalité. Le risque semblait plus important chez les patients qui avaient reçu des doses de GH >50 µg/kg/jour. Une autre étude préliminaire SAGhE de Belgique, des Pays-Bas et de Suède, dans ce groupe à faible risque, n’a pas confirmé les causes de surmortalité trouvées dans l’étude française mais a montré, en revanche, que la majorité des décès étaient d’origine accidentelle ou par suicide. En 2020, les résultats de l’ensemble du consortium SAGhE (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suède, Suisse et Royaume Uni) avec 25 ans de suivi et 24 232 patients ont été publiées et ont montré que la mortalité n’était pas associée à la dose de GH dans les groupes à risque. Les données de deux autres cohortes avec une analyse plus particulière de l’effet de la dose de GH sont publiées dans le J Clin Endocrinol Metab. Il s’agit de l’étude NordiNet International Outcome Study menée entre 2006 et 2016 en Europe et du programme ANSWER mené entre 2002 et 2016 aux Etats-Unis. Les études combinées portent sur 37 702 patients dont 68.4 % dans le groupe « faible risque de mortalité » (du fait d’une indication au traitement par GH non en rapport avec une pathologie cancéreuse ou tumorale cérébrale), 27.5 % dans le groupe à risque intermédiaire et 4.1 % dans le groupe à haut risque correspondant à 130 476 patientsXannées d’exposition. Dans le groupe à faible risque, on comptait 20.7 % d’enfants nés petits pour l’âge gestationnel et 79.3 % d’autres enfants non nés petits pour l’âge gestationnel (par exemple avec déficit en GH). La dose moyenne de GH jusqu’au 1er événement secondaire diminuait avec l’augmentation de la catégorie de risque. Les patients sans événement secondaire recevaient des doses moyennes de GH plus élevées que les patients avec au moins un effet secondaire, et cela dans tous les groupes. Une relation significative inverse avec la dose de GH est apparue pour les effets secondaires liés au médicament et pour les effets secondaires graves dans le groupe à bas risque et dans le sous-groupe des enfants nés petits pour l’âge gestationnel ainsi que pour les effets secondaires graves dans les groupes intermédiaires et à haut risque. En conclusion, cette analyse montre qu’il n’y a pas de signal d’augmentation du risque de mortalité ni d’augmentation de l’incidence des effets secondaires en relation avec la dose d’hormone de croissance dans aucun des groupes à risque dans cette étude.
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