Comme les méningiomes expriment les récepteurs de la GH, que certaines études ont montré une augmentation du risque de méningiome après traitement par GH, il était important d’utiliser les données de l’étude SAGhE (Safety and Appropriateness of Growth Hormone Treatments in Europe), une grande étude de cohorte européenne analysant les patients traités par GH depuis 1984, pour répondre à cette question. L’étude de population a intéressé une cohorte de 10 403 patients traités dans l’enfance par GH recombinante dans 5 pays d’Europe. Les taux attendus de tumeurs étaient obtenus à partir des statistiques nationales du cancer. Au cours du suivi, 38 méningiomes sont survenus. Le risque de méningiome était nettement augmenté dans la cohorte de manière globale (rapport standardisé d’incidence, RSI = 75.4 ; IC 95 % = 54.9 à 103.6) du fait du risque élevé des sujets qui avaient reçu une radiothérapie pour une pathologie maligne avant le traitement par hormone de croissance (RSI = 658.4 ; 460 à 941). Le risque n’était pas significativement augmenté chez les patients qui n’avaient pas reçu de radiothérapie. Les risques chez les patients ayant été traités par radiothérapie n’étaient pas significativement liés à la dose moyenne de GH, à la durée du traitement par GH ou à la dose cumulative de GH. Ces données confirment donc le risque élevé de méningiome chez les patients traités dans l’enfance par hormone de croissance après une radiothérapie cérébrale mais suggèrent que la GH ne modifie pas le risque lié à la radiothérapie et qu’il n’y a pas d’augmentation du risque de méningiome chez les patients traités par GH qui n’ont pas reçu de radiothérapie.
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