L’article publié dernièrement dans le Lancet rapporte une analyse détaillée des données obtenues à partir de 6 enquêtes de santé consécutives, effectuées entre 2004 et 2018, et représentatives au niveau national. Ces données proviennent du programme national de surveillance des maladies chroniques et des facteurs de risque qui a été mis en place en 2004. 176 571 sujets ont été invités dont 96.1 % ont participé : 33 000 en 2004, 51 000 en 2007, 98 000 en 2010, 189 000 en 2013, 189 000 en 2015 et 184 000 en 2018. L’IMC moyen standardisé a augmenté, passant de 22.7 kg/m2 (IC 95 % : 22.5 à 22.9) en 2004 à 24.4 kg/m2 (24.3 – 24.6) en 2018 et la prévalence de l’obésité est passée de 3.1 % (2.5 – 3.7) à 8.1 % (7.6 à 8.7). Entre 2010 et 2018, l’IMC moyen a augmenté de 0.09 kg/m2 chaque année, soit deux fois plus environ qu’entre 2004 et 2010 (0.17 kg/m2). De même, l’augmentation annuelle de la prévalence de l’obésité était moins importante après qu’avant 2010 (6 % d’augmentation relative annuelle versus 8.7 %). Depuis 2010, l’augmentation de l’IMC moyen et de la prévalence de l’obésité a ralenti de manière importante chez les hommes et chez les femmes en milieu urbain et de manière modérée chez les hommes en milieu rural mais a augmenté de manière importante chez les femmes en milieu rural. En 2018, l’IMC moyen en milieu rural était supérieur à celui trouvé en milieu urbain chez les femmes (24.3 kg/m2 vs 23 kg/m2 ; p = 0.0045) mais restait inférieur en milieu rural par rapport à celui en milieu urbain chez les hommes (24.5 kg/m2 vs 25.1 kg/m2 ; p = 0.0007). Dans toutes ces enquêtes, l’IMC moyen était inférieur de manière persistante chez les femmes ayant les niveaux éducatifs les plus élevés en comparaison des femmes au niveau d’éducation les moins élevés et l’inverse était vrai chez les hommes. Globalement, on estime à 85 millions d’adultes, soit 48 millions d’hommes et 37 millions de femmes, âgés de 18 à 69 ans en Chine, le nombre d’obèses en 2018, ce qui correspond à un chiffre 3 fois supérieur à celui de 2004.
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