Il s’agit d’une alternative prometteuse aux 2 voies actuellement utilisée pour ce type d’intervention la chirurgie conventionnelle avec une cicatrice cervicale ; et de façon beaucoup plus anecdotique la chirurgie robot-assistée par voie axillaire (cicatrice en avant de l’aisselle et un long trajet entre le creux axillaire et le cou). C’est l’équipe du Pr Fabrice Menegaux du service Chirurgie générale, viscérale et endocrinienne de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière qui a réalisé cette première en février 2020. L’intérêt de cette voie orale est l’absence de cicatrice visible : la cicatrice est à l’intérieur de la bouche sous forme de trois petites incisions (deux de moins de 5 mm et une de moins de 10 mm). Il s’agit d’une technique de vidéochirurgie avec insufflation cervicale en continu après création d’un espace sous la peau, qui permet au chirurgien de très bien visualiser les différentes structures devant être préservées lors de la thyroïdectomie. Il s’agit d’une technique développée récemment en Asie.
Ce type d’intervention peut être utilisé en cas de des nodules uniques douteux ou responsables d’une hyperthyroïdie, ou des cancers de petite taille, sans extension locale importante, bien localisés à la thyroïde. il s’adresse essentiellement aux chirurgies unilatérales (lobectomies ou lobo-isthmectomies), « mais des thyroïdectomies totales peuvent également être réalisées par voie transorale » précise l’A-HP. Environ 20% des patients opérés y seraient éligibles. Aucun examen complémentaire spécifique n’est requis en préopératoire. Les complications postopératoires sont « très rares et semblables à la chirurgie conventionnelle par cicatrice cervicale (inférieures à 1%) » : hématome, sérôme, paralysie récurrentielle unilatérale. Il n’y a pas de précaution postopératoire particulière (alimentation normale, brossage des dents par brosse souple, sortie le lendemain). Depuis février 2020, 5 procédures de ce type ont été réalisées à la Pitié-Salpêtrière par le Docteur Nathalie Chereau de l’équipe du Pr Fabrice Menegaux. Actuellement, les patients sont hospitalisés 24h, mais il est envisagé de proposer cette intervention en ambulatoire « dans un futur proche » ajoute l’AP-HP.
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