Vaccination contre les infections à HPV : encore beaucoup de réticences
A l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, qui a lieu du 25 au 30 avril, la Ligue contre le cancer tire le signal d’alarme concernant les infections à papillomavirus (HPV), et plus particulièrement le faible niveau d’information des Français sur ces infections à l’origine d’environ 6.300 cas de cancers et de 2.900 décès chaque année.
En effet, selon les résultats d’une enquête initiée par la Ligue et réalisée par OpinionWay, 28% des parents se déclarent défavorables à la vaccination ; et ce chiffre monte même à 38% chez les parents d’enfants de moins de 10 ans. 24% des Français (31% des parents) ne sont pas convaincus de l’intérêt de la vaccination HPV pour les filles, une proportion qui monte à 30% (et 35% des parents) concernant les garçons. Les principales raisons évoquées sont le manque de recul (pour 46%), les risques d’effets secondaires (41%), et le manque de preuves sur l’efficacité du vaccin (39%). Les idées fausses persistent : globalement, 55% des Français interrogés, opposés ou non au vaccin HPV, craignent que leur enfant développe une maladie ou un effet secondaire grave suite à la vaccination. Une proportion qui atteint 65% parmi les parents.
Le sexe féminin, une catégorie socio-professionnelle moins favorisée et un âge plus jeune apparaissent comme des facteurs de scepticisme face à la vaccination. En outre, la crise du Covid semble avoir empiré les perceptions : 44% des Français affirment avoir moins confiance en la vaccination depuis.
Autre facteur : le manque d’information. En effet, 51% des parents ne se sentent pas bien informés sur les risques liés à ces virus. Une proportion qui atteint 57% pour les parents d’enfants de moins de 10 ans (mais seulement 41% pour ceux ayant des enfants en âge d’être vaccinés).
"Ces résultats sont alarmants : ils démontrent les incompréhensions existantes sur les infections à HPV et les vaccins, déclare Daniel Nizri, président bénévole de la Ligue contre le cancer. La prévention et la sensibilisation doivent être renforcées, en particulier auprès des publics les plus éloignés de l’information. Les HPV sont encore méconnus de plus de la moitié des parents ! Nous devons redoubler d’efforts pour préserver la santé des publics concernés, notamment dans le contexte sanitaire actuel qui exacerbe la défiance envers les vaccinations. A l’instar de la Ligue, les pouvoirs publics et tous les acteurs de la santé doivent se mobiliser urgemment pour informer et répondre aux craintes des Français. C’est un enjeu de santé publique prioritaire pour préserver les jeunes générations des cancers ! Les vaccins contre les HPV font partie des moyens efficaces et sûrs pour éradiquer cette infection et les cancers qu’elle génère."
Redonner confiance en cette vaccination apparaît d’autant plus nécessaire que les chiffres de couverture vaccinale contre les infections par HPV sont faibles : 41% pour une dose à 15 ans (vs 35% en 2019) et 33% pour le schéma complet à 16 ans (vs 28% en 2019), alors que l’objectif fixé par le Plan cancer 2014-2019 est de 60% ! Et la proportion de garçons vaccinés contre les HPV reste insignifiante. Or cette vaccination a fait ses preuves, via de nombreuses études internationales, sur les infections liées au HPV et la réduction des lésions pré-cancéreuses.
Dans ce contexte, la Ligue lance une nouvelle campagne de mobilisation pour la vaccination contre le HPV sur les réseaux sociaux via un mini site interactif, un escape game virtuel, des documents, etc…
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