
L'ANSM sévit contre un traitement du cancer non autorisé qui prétend être efficace et "sans effets indésirables"
La thérapie cellulaire dentritique n'a pas fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France ou en Europe, informe l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui a suspendu une campagne de "promotion illégale" de ce traitement.

"Les sociétés Immucura, Immunyo et Iaso Health GmbH présentent de manière infondée leur traitement comme une solution efficace contre le cancer et comme ayant un profil de sécurité très favorable et non invasif : il serait dépourvu d’effets indésirables", a mis en garde l'ANSM jeudi 28 novembre. L'agence sanitaire française précise avoir été alertée par ses homologues européens au sujet de la "promotion illégale" sur les sites internet des sociétés et sur leurs réseaux sociaux de la "thérapie cellulaire dendritique".
Or, "aucune AMM n’a été accordée par la Commission européenne ni par l’ANSM, ni même aucun visa préalable pour la publicité n’a été octroyé par l’ANSM à ces sociétés pour leur traitement anticancéreux de thérapie cellulaire dendritique alors qu’ils répondent à la définition de médicament", souligne l'ANSM, qui a usé de son pouvoir de police sanitaire pour "suspendre la publicité illégale" de cette thérapie.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
L'ANSM recommande aux patients de ne pas avoir recours à ce traitement "dans la mesure où son efficacité et sa sécurité n'ont pas été démontrés" et qui peut, par conséquent, présenter des risques, et les met en garde contre la perte de chance constituée par l'arrêt de leur traitement scientifiquement validé. Les patients qui auraient eu recours à la thérapie cellulaire dendritique doivent contacter leur oncologue et sont incités à déclarer tout effet indésirable.
L'agence poursuit ses investigations et se réserve "le droit de saisir le procureur de la République".
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