Suicide d'un médecin : le CHU de Nantes condamné à verser 355.000 euros à la famille
Le Dr Philippe Largenton s'est donné la mort en février 2014 en sautant par la fenêtre de son domicile à Nantes, dans un contexte d'addiction à l'alcool et de surmenage professionnel. Le tribunal administratif de Nantes a condamné le CHU à verser près de 355.000 € à la veuve et aux fils du médecin généraliste pour une "erreur de diagnostic fautive". Les faits datent de 2014. Le Dr Philippe Largenton, médecin généraliste de 55 ans s'est suicidé en se défenestrant de son appartement nantais. Le praticien était suivi pour son "addiction à l’alcool" et ses "idées suicidaires". Il avait interrompu sa prise en charge par les Apsyades (Association pour le soin, l’écoute et la recherche en psychiatrie et en addictologie), contre l’avis du psychiatre qui le suivait. Quatre jours plus tard, le généraliste était admis au CHU de Nantes à la demande de son épouse mais en est sorti trop tôt selon elle. La veuve estimait que Philippe Largenton n’avait "pas bénéficié des soins attentifs, diligents et consciencieux que son état psychique requérait", n'étant examiné "qu’à une seule reprise" par l’interne de garde en psychiatrie ce jour-là. Un expert mandaté dans cette affaire avait également conclu à des "manquements fautifs" de la part des médecins du CHU de Nantes.
"M. Largenton a été hospitalisé à plusieurs reprises entre mai 2011 et août 2013, en raison d’un état dépressif chronique, accompagné de projets suicidaires élaborés, dans un contexte d’addiction à l’alcool et de surmenage professionnel" a indiqué le tribunal administratif dans un jugement en date du 25 avril 2022 qui vient d’être rendu public." Ces hospitalisations ont toujours permis à M. Largenton de dépasser la crise et d’éviter tout passage à l’acte suicidaire", soulignent les juges nantais. "Erreur de diagnostic fautive" "Le personnel de l’établissement avait connaissance des antécédents psychiatriques de M. Largenton, de sa sortie récente d’hospitalisation contre avis médical, ainsi que du souhait du patient d’être protégé contre lui-même", retient donc le tribunal administratif de Nantes qui estime que "l’erreur de diagnostic fautive" est à l’origine du suicide du Dr Largenton. "Le refus d’hospitalisation a été vécu par l’intéressé comme un rejet définitif de son appel à l’aide. Ce ressenti pouvant expliquer l’absence de nouvelle tentative d’obtenir une hospitalisation entre le 12 et le 15 février 2014", souligne encore le tribunal administratif de Nantes. "L’hospitalisation aurait été à même de mettre un terme, ne serait-ce que temporaire, au risque suicidaire et d’empêcher l’acte de défenestration". Le CHU a été condamné à verser 355.000 euros à la veuve et aux fils de Philippe Largenton. L’hôpital devra également verser un peu plus de 10.000 euros à la CPAM pour les frais de santé qu’elle avait pris en charge pour le compte de son assuré social. [Avec Actu.fr]
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