A moins de trois semaines du premier tour des élections législatives, Pascal Rifflart, candidat de la majorité présidentielle dans la première circonscription de la Somme, doit affronter une polémique qui enfle ces derniers jours. Ce praticien de métier se décrit en effet dans son tract comme "médecin généraliste", "enfant d'ouvrier mineur", "élu local", "scientifique de formation"... Mais dans un paragraphe, il n'hésite pas non plus à se qualifier de "Français de souche". Une expression empruntée à l’extrême droite.
"Français de souche, j’ai un attachement profond à mon pays, à sa terre, à ses habitants et à son fonctionnement démocratique", écrit-il plus précisément. Repéré par un journaliste, le tract du candidat, qui sera opposé au député sortant François Ruffin (LFI), a ensuite été diffusé sur les réseaux sociaux et pointé du doigt.
Dans la Somme, Ruffin (LFI) fait face à un candidat LREM "Français de souche" (sic). C'est ainsi que se présente le docteur Pascal Rifflart sur son tract. Un terme propre à l'extrême-droite qui a fait le bonheur du site facho Fdesouche dès hier. Faites barrage, qu'ils disaient... pic.twitter.com/jp3BaSG3Cf
— Nils Wilcke (@paul_denton) May 24, 2022
Mais le médecin généraliste, lui, "assume" complètement son tract. "Il faut parler aux gens comme ils parlent. Ça veut dire quoi une connotation finalement ? Ce n'est pas parce qu'un groupe s'en empare qu'on ne peut pas l'utiliser. On a autre chose à faire que de la sémantique", répond-il notamment à France Inter. Il explique aussi à la radio avoir utilisé cette expression car sa suppléante, "voulait mettre qu'elle était 'fille de militaire français harki' et dans un souci d'équilibre". "J'ai mis que j'étais Français de souche pour montrer comme la France est multiple", précise-t-il.
"Maintenant, ces mots ont une connotation. Mais une souche, c'est ce que ça veut dire: une souche. Il faut remettre les termes dans leur contexte, je les employais pour parler de l'Europe", ajoute le candidat sur BFMTV avant de s’agacer. "Je vais même enfoncer le clou, je suis un chasseur ! Et ça ne voudra pas dire non plus que je suis très à droite", a-t-il raillé. "L'intelligentsia décide de quelle expression est bonne, pas bonne... Moi j'assume de pouvoir dire 'je suis Français de souche' comme tous ceux qui ont leur carte d'identité française (...) Et de me revendiquer d'une identité nationale. Mon grand-père a fait Verdun, mon père a combattu en 1940 !" a conclu Pascal Rifflart.
[avec France Inter et BFMTV]
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