Opération ratée du pénis : un chirurgien esthétique lourdement sanctionné par l’Ordre et poursuivi devant la justice
La décision a été rendue le 9 février dernier. En appel, la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins a infligé une interdiction d’exercice de deux ans, dont un avec sursis, à un chirurgien esthétique parisien pour une pénoplastie aux conséquences désastreuses pratiquée sur un jeune homme en 2013, rapporte Le Parisien. Pour les mêmes faits, le spécialiste vient également d’être mis en examen pour « blessures involontaires avec incapacité inférieure à 3 mois par violation manifeste d’une obligation de sécurité ou de prudence » et « tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme ou de l’animal », indique le quotidien. Tout commence il y a neuf ans. Complexé par la taille de sa verge, le patient, alors âgé de 24 ans, consulte ce chirurgien esthétique installé dans les beaux quartiers de Paris. Les deux opérations, pratiquées en novembre 2013 et en juin 2014, ne donnent pas les résultats escomptés : un effet « couronne » apparaît. Pour corriger le tir, le chirurgien propose d’injecter de l’acide hyaluronique à la base du pénis. Mais cette nouvelle intervention, pratiquée en février 2015, a des conséquences désastreuses pour le patient : dysfonction érectile, brûlures, apparition de « boules »... Le jeune homme réalise alors que le produit injecté n’est autre que le Macrolane, contre-indiqué sur les parties génitales.
Dans les mois qui suivent, le plasticien pratique six interventions dans son cabinet, sous anesthésie locale, pour tenter d’extraire le produit, détruisant encore un peu plus la verge du patient, d’après ce dernier. Le patient se décide à porter plainte. En octobre 2021, il obtient gain de cause au civil : pour les souffrances infligées, le déficit fonctionnel permanent et le préjudice sexuel, le chirurgien est condamné à verser à son patient plus de 65 000 euros. Le tribunal estime que sa responsabilité pour faute est engagée. De son côté, l’Ordre reproche notamment au médecin d’avoir manqué à son obligation d’information loyale, claire et appropriée sur le produit injecté et par la suite, d’avoir fait courir au patient un risque injustifié en tentant d’extraire le Macrolane « par incision et pression » à son cabinet plutôt qu’à l’hôpital. L’avocate du médecin a formé un recours contre cette sanction disciplinaire. Son client conteste également les infractions pénales qui lui sont reprochées. La mise en examen « va enfin permettre à mon client de se défendre, indique l’avocate du médecin, Me Caroline Toby, au Parisien. Des actes ont effectivement été pratiqués mais la question est d’en connaître les conséquences. Les expertises sollicitées dans le cadre de l’instruction permettront de rétablir la vérité. » [avec LeParisien.fr]
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