Une soignante non vaccinée à l'origine d'un cluster ? Polémique dans un Ehpad des Landes
Lors d’un déplacement à Mont-de-Marsan, le ministre de la Santé a indiqué qu’une soignante non vaccinée était à l’origine du cluster qui s’est déclenché mi-juin dans un Ehpad de Pontonx-sur-l’Adour. Des propos discriminatoires selon la CGT, qui s’interroge sur les motivations du ministre. “Manifestement, le virus est rentré dans l’Ehpad par une soignante qui n’était pas vaccinée”, a assuré, jeudi 24 juin, le ministre de la Santé lors d’un déplacement aux côtés du Premier ministre à la CPAM de Mont-de-Marsan, non loin de l’établissement de Pontonx-sur-l’Adour (Landes) où une trentaine de cas de Covid-19 liés au variant Delta ont été détectés mi-juin. Des propos corroborés par le directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode. Selon le quotidien Sud-Ouest, au moins 26 résidents ont été testés positifs au variant Delta (indien), ainsi que 8 membres du personnel. Un nouveau dépistage sera organisé ce jeudi 1er juillet. Sur ces contaminations, 3 personnes âgées présentant des comorbidités ont été hospitalisées. Deux décès, survenus les 24 et 26 juin, sont désormais à déplorer. Il s'agissait de résidents de plus de 75 ans, vaccinés, avec de problèmes respiratoires chronique. Un signalement a été fait par l’ARS pour mieux comprendre les effets de la vaccination sur les comorbidités. Toujours selon le quotidien local, le premier cas dans cet établissement aurait été signalé à l’ARS le 14 juin dernier chez un professionnel de santé, ce dernier ayant vraisemblablement déclenché des symptômes le 9 juin.
Au sein de l’établissement du sud des Landes, 93% des résidents sont vaccinés, et 73% des personnels le sont, dont 55% ont désormais un schéma vaccinal complet. Pour le Premier ministre, qui a mis en place un plan d’action pour le département en proie au variant indien (plus de tests, de vaccins…), il est incompréhensible que le virus arrive dans un Ehpad “par l'intermédiaire de celles et ceux dont la mission est de le protéger”. Lors de son déplacement, ce dernier a appelé solennellement les soignants à se faire vacciner d’ici la fin de l’été. Dans un communiqué que Sud-Ouest a consulté, la CGT Santé Action Sociale a fait part de sa colère après les propos du ministre de la Santé. “Les représentants du Gouvernement affirment, sans l’ombre d'un doute, que la contamination s’est produite par le biais d’un professionnel non vacciné. Cette accusation, qui pourrait être lourde de conséquences psychologiques pour l’agent incriminé, ne repose sur aucune preuve expliquée ou augmentée auprès des médias.” Pour le syndicat, qui juge ces propos “discriminatoires” et questionne les motivations des deux ministres, les ambitions de l’exécutif sont claires : “Ils dévoilent clairement leur ambition de rendre la vaccination obligatoire des professionnels de santé”, lâche la CGT dans son communiqué. La veille, au Sénat, Olivier Véran avait d’ores et déjà prévenu que si le taux de vaccination contre le Covid des soignants ne s’améliorait pas significativement au cours de l'été, elle pourrait être imposée au mois de septembre. [avec Sud Ouest]
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