La situation est plus que compliquée depuis plus d’un mois et demi dans le service de médecine interne du CHU de Reims. “Sur la centaine de lits présents dans les différentes unités du service, une quinzaine est fermée”, explique le président de la commission médicale de l’établissement, le Pr Philippe Rieu, au journal L’Union. Les personnels médicaux et paramédicaux du service sont contraints de naviguer de service en service pour “boucher les trous”.
Le Pr Rieu explique cette situation par le manque d’internes présents dans le service ce semestre. “Habituellement, six internes sont répartis sur les différentes unités du service”, or, depuis un mois et demi environ, “ils ne sont que deux”, déplore le praticien.
Comment expliquer ce manque? Pour la faculté de médecine, l’une des raisons semble évidente : il s’agit du taux d’inadéquation. “Il est fixé depuis 2015 à 7%, ce qui signifie que pour 100 internes, l’offre de stage est fixée à 107%, permettant ainsi aux internes de choisir un stage dans la spécialité de leur choix.” Elle ajoute qu’avec la réforme du 3ème cycle de 2017, les internes “doivent passer plus de temps dans les cabinets de ville”.
Sans personnel supplémentaire - le recrutement n’étant a priori pas envisagé par l’établissement, indique L’Union - les titulaires ont dû réduire leurs consultations pour “être plus présents pour les hospitalisations”. Les soins ont également dû être...
gradués” dans plusieurs unités, explique le Pr Rieu, c’est-à-dire qu’en fonction de l’évolution de la gravité de leur état, les patients vont d’unité en unité.
Par ailleurs, “des élèves qui viennent de passer leur examen classant et commenceront leur internat en novembre” viendront suppléer les équipes jusqu’à l’automne. Une amélioration de la situation est attendue pour début juillet. Pour éviter une nouvelle pénurie de personnel, l’établissement va remplacer les internes par des médecins seniors, annonce le président de la commission médicale.
Reste que le CHU de Reims devra se montrer assez attractif pour que ces derniers restent. “Le problème de Reims, c’est que beaucoup d’étudiants repartent dans leur ville natale”, déplore le praticien qui assure néanmoins : “Il n’est pas question de fermer ce service.”
[avec L’Union]
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