Face au Covid, la Carmf a mobilisé près de 1 milliard d'euros pour venir en aide aux médecins
Prise en charge du délai de carence, report des cotisations, aide financière… Réunie en assemblée générale samedi 12 septembre, la Carmf a dressé un premier bilan de ses actions durant la crise.
"Il a fallu qu'on soit capable à un instant T de mobiliser 1 milliard d'euros, c'est dire la qualité de notre gestion." Le président de la Caisse autonome de retraites des médecins de France (Carmf), le Dr Thierry Lardenois, a vanté samedi une "mobilisation sans précédent" face au Covid et surtout "sans préjudice" pour les actuels et futurs médecins retraités. Une action saluée par les délégués de la Carmf qui ont approuvé les comptes 2019 à 98.78%, "un vote historique".
Au début de la crise, "la toute première priorité a été d'écrire au Gouvernement pour lui demander de protéger nos plus anciens, les médecins en cumul emploi-retraite, rappelle le médecin. Les exposer aurait été une erreur, et peut-être un risque. L'avenir nous a malheureusement donné raison." A ce jour en effet, 46 médecins libéraux sont décédés du Covid.
Pour ceux qui sont tombés malades, ainsi que pour les médecins les plus à risque (médecins de plus de 65 ans, pathologies chroniques à risque de forme grave, femmes enceintes de plus de 7 mois), la Carmf a obtenu l'autorisation dérogatoire de prendre en charge le délai de carence de 90 jours. Plus de 5.000 praticiens seront indemnisés à ce titre pour un montant total de 10 millions d'euros, pris sur les réserves...
du régime invalidité-décès. Une décision "exceptionnelle", qui s'appliquera tant que sévira le Covid. "Normalement on n'a pas le droit de le faire, car cela nous transforme en régime de sécurité sociale. D'ailleurs, nous n'avons reçu l'autorisation formelle que très récemment", souligne Thierry Lardenois, qui rappelle que la Carmf a demandé au ministère à trois reprises de pouvoir indemniser les 90 premiers jours d'arrêt des médecins libéraux, jusque-là sans succès. "On veut y revenir, car c'est une demande forte."
Autre mesure exceptionnelle : le report de trois mois de cotisations (avril, mai, juin), avec échelonnement possible jusqu'en mars 2021. Ce qui représente au total pour la Carmf un manque à gagner potentiel de 500 millions d'euros sur 2020. Environ 20.000 médecins, notamment les généralistes qui ont rapidement retrouvé leur niveau d'activité post confinement, ont néanmoins choisi de payer leurs cotisations en juin. "On a suspendu également tous les recours, rappels de cotisations etc.", ajoute Thierry Lardenois.
Vente d'or
Enfin, en juin, la Carmf a décidé le versement à chaque cotisant d'une aide de 2.007 euros, attributive de points, venant en diminution des cotisations 2020. Une somme non seulement nette d'impôts mais qui devrait également pouvoir être déductible de l'impôt sur le revenu car prise sur les fonds d'action sociale de la Carmf (fond d'action ASV et réserves du régime invalidité-décès), espère la Carmf… sous réserve d'une validation de Bercy. Le coût total de cette mesure avoisine les 220 millions d'euros.
Pour faire face, la caisse de retraite a dû mobiliser 500 millions d'euros de trésorerie et revendre certains actifs en plus-value, notamment de l'or (sous forme d'ETF). Pas question en revanche de toucher aux réserves prudentielles du régime complémentaire. "On n'accepte pas que l'Etat nous spolie, on n'allait pas le faire nous", lance Thierry Lardenois, qui a "mal vécu les critiques" de certains syndicalistes sur la faiblesse de l'aide comparée à celle versée par la caisse des dentistes. Et le président de rappeler que les sommes destinées à payer les retraites sont inaliénables, comme l'a rappelé le Conseil constitutionnel en 2012. "Avant l'opération, on avait 9 ans de prestations en réserve, il doit nous en rester 6, même un peu plus", a souligné Henri Chaffiotte, directeur de la Carmf. De quoi affronter une nouvelle vague? "Cétait quand même une période exceptionnelle de perte de recettes, estime ce dernier. Même s'il y avait à nouveau un confinement, les médecins continueraient de travailler."
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