"J'ai travaillé 12 heures par jour et je n'ai rien" : ces étudiants en médecine qui vont devoir rembourser la prime Covid
"Je travaillais à temps plein, 12 heures par jour, jusqu'à 48 heures par semaine. J'ai donné mon maximum comme les autres. Et au final, je n'ai rien." Sophie*, 22 ans, ne cache pas son amertume. Engagée en temps qu'aide-soignante au plus fort de l'épidémie, l'externe en médecine a reçu fin juin la prime de 1500 euros promise aux soignants mobilisés durant la crise. Mais un mail du CHU de Saint-Etienne vient de lui sommer de rembourser cette somme. Plusieurs dizaines d'autres carabins sont dans le même cas, révèle le quotidien régional Le Progrès.
Ces derniers ne remplissent pas les conditions d'éligibilité fixées par le décret publié le 13 juin : avoir travaillé au moins cinq demi-journées par semaine entre le 1er mars et le 30 avril, avec moins de 15 jours calendaires d'absence pendant cette période. Des conditions jugées trop restrictives par certains étudiants, notamment ceux qui ont travaillé au Samu avec des contrats à la journée. "On a l'impression qu'ils ont sorti un décret avec plein de petites clauses pour que le moins d'étudiants possible obtienne la prime", témoigne un étudiant, qui a travaillé en tant qu'infirmier, dans Le Progrès. Son maigre salaire d'externe étant saisi pour remboursement, Sophie ne touchera rien de l'hôpital durant six mois.
"On peut comprendre l'amertume de certains étudiants, mais il s'agit d'argent public. Pas le nôtre", répond Juliette Andrès, directrice des affaires médicales du CHU de Saint-Etienne, qui explique que l'erreur vient du fait que le décret fixant les conditions d'attribution a été publié alors que le versement était déjà programmé. Le CHU s'est montré trop généreux, en accordant même la prime à des étudiants qui sont restés confinés.
"Plus de 150 étudiants de la réserve sanitaire, 600 en comptant les internes, vont percevoir cette prime, que le CHU de Saint-Etienne a versé au total à près de 7.000 professionnels de santé pour un montant total de plus de 10 millions d'euros", indique la directrice à l'AFP.
[avec Le Progrès et AFP]
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