Si les médecins libéraux ont souffert d’une baisse d’activité pendant le confinement, le syndicat ReAGJIR alerte aujourd’hui sur la situation des médecins remplaçants. D’après un sondage* destiné à mesurer l’impact financier de la pandémie auprès de ces derniers, 68% des répondants ont déclaré qu’au moins un de leur remplacement prévu en mars ou en avril avait été annulé. Parmi eux, plus de la moitié (53%) se sont retrouvés dans cette situation alors qu’ils avaient déjà signé un contrat avec leur remplacé.
Autre chiffre très parlant : 42% des médecins interrogés ont eu au moins deux remplacements annulés sur la période. Les généralistes sont d’ailleurs autant impactés chez ceux qui se sont installés que ceux qui sont remplaçants (92% au total). Cette baisse d’activité, révèle ReAGJIR, représente une perte moyenne du chiffre d’affaire de -41% en mars et de -53% en avril, pour les remplaçants.
La situation est d’autant plus inquiétante pour les médecins remplaçants qu’ils ne sont pas inclus dans les différents dispositifs d’aides aux médecins libéraux. Pour les autres aides, ReAGJIR note qu’elles sont méconnues et ont été très peu sollicitées face à cette situation. La Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) a été très peu sollicitée (2,6% des médecins répondants y cotisant, 4,3% en avril). Plus de 60% des répondants éligibles qui n’ont rien demandé ignoraient l’existence de cette aide (report de cotisations, Fonds d’Action Sociale), note aussi le syndicat. Ce qui donne lieu à un sentiment d’inquiétude chez ces derniers, qui ont déclaré à 31% estimer leur avenir “incertain” voire “inquiétant”.
“Le problème va plus loin : si le 29 avril, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie a arrêté son calcul des aides à destination “des professionnels de santé libéraux conventionnés en perte d’activité”, cette aide est inadaptée aux jeunes installés (le calcul est clairement à leur désavantage) et elle exclut en plus totalement les remplaçants. Ces aides sont le reflet d’un système inégalitaire où il vaut mieux être médecin installé de longue date que jeune installé ou remplaçant”, dénonce Laure Dominjon, présidente de ReAGJIR dans un communiqué. “Autre problème appuyé par ce sondage : trop de remplaçants n’ont pas de prévoyance, ce qui est dangereux pour eux compte tenu de leur précarité.”
*Sondage réalisé auprès de jeunes médecins généralistes, ayant recueilli 1.375 réponses.
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