Le droit à l'avortement et au mariage homosexuel est entré en vigueur en Irlande du Nord ce mardi 22 octobre. Il s'agit d'un changement majeur pour cette nation (très) conservatrice. Contrairement au reste du Royaume-Uni, qui l'autorise depuis 1967, l'avortement en Irlande du Nord était illégal, tout comme le mariage entre personnes du même sexe.
La décision a été imposée par le Parlement de Londres. Dépourvu d'exécutif depuis 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, l'Irlande du Nord a ses institutions politiques à l'arrêt. Les députés de Westminster, qui gèrent les affaires courantes de la province britannique, avaient pris une série d'amendements en juillet dernier. Ainsi, si aucun gouvernement local n'était formé avant lundi 21 octobre, ils étendraient de fait le droit à l'avortement et au mariage homosexuel.
Les premiers mariages entre personnes de même sexe devraient "au plus tard" avoir lieu "la semaine de la Saint-Valentin 2020", selon le secrétaire d'Etat chargé de l'Irlande du Nord, Julian Smith.
WE'VE MADE HISTORY!
— Amnesty Int'l NI (@AmnestyNI) July 22, 2019
‘Historic day for human rights’ as abortion ban lifted & equal marriage made law in Northern Ireland
Landmark legislation passes final stage in Parliament; will now become law
Thank you to every campaign supporter, partner, MP and Peer who made this happen pic.twitter.com/pprpMQNPBL
Si des ONG, telle qu'Amnesty, se félicitent de cette avancée, les députés nord-irlandais n'ont pas hésité à montrer leur profond désaccord. Lundi en début d'après-midi, soit quelques heures avant l'entrée en application de la mesure, ils sont symboliquement venus siéger pour en débattre. En vain.
"C'est un jour très triste, a déclaré le Premier ministre nord-irlandais, Arlene Foster, membre du principal parti unioniste et ultraconservateur DUP. Je sais que certaines personnes voudront faire la fête aujourd'hui et je leur dis : 'Pensez à ceux d'entre nous qui sommes tristes aujourd'hui et qui estiment que c'est un affront à la dignité humaine et à la vie humaine'".
Pour Bernadette Smyth, directrice du groupe Precious Life Nothern, qui manifestait avec d'autres réfractaires, cette décision venant de Londres est "non démocratique et injuste".
Face aux manifestants anti-avortement et anti-mariage homosexuel, des "pro choice" se félicitaient de ces mesures. C'est une "bonne chose que ça arrive, peut-être un peu moins que ça ne soit pas venu de notre gouvernement", déplorait malgré tout une jeune nord-irlandaise.
[Avec AFP]
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