Dans un reportage diffusé sur France 3, une athlète ougandaise affirme avoir subi, sans son consentement, une gonadectomie. Des exactions auxquelles des médecins français auraient pu participer. Après la publication d'une lettre ouverte de 25 sportifs français dénonçant des "exactions" à l'encontre d'athlètes hyperandrogènes auxquelles auraient pu participer des médecins français, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a annoncé samedi 12 octobre l'ouverture d'une enquête administrative. Dans un reportage diffusé par France 3, l'athlète ougandaise hyperandrogène, Annet Negesa, privée des Jeux olympiques de 2012 pour un taux de testostérone naturel anormal, dit avoir subi, sans en avoir été avertie, une opération d'ablation des organes génitaux internes. L'athlète affirme s'être vue proposer par la Fédération internationale (IAAF) un premier rendez-vous médical à Nice avec le médecin Stéphane Bermon, directeur du département santé et scientifique de la Fédération internationale, avant son opération réalisée en Ouganda. Les 25 sportifs Français, signataires interpellent la ministre des Sports, Roxana Maracineanu : "Nous vous demandons de déclencher sans délai une enquête administrative afin de déterminer si, oui ou non, des médecins français, pratiquant sur le territoire français dans des hôpitaux français, participent à des expérimentations scientifiques sur des athlètes hyper-androgènes ou intersexes aboutissant à des gonadectomies réalisées sans aucune information préalable, sans suivi post-opératoire et mettant en danger leur santé." Ouverture d’une enquête administrative "Ils nous ont envoyé une demande pour ouvrir une enquête. Je leur ai dit que nous allions le faire avec Madame Buzyn, ministre de la Santé, pour pouvoir avoir aussi plus d'informations sur ce sujet", a déclaré la ministre des Sports au micro de franceinfo, après avoir publié un tweet en ce sens.
Je partage l’émotion, l’incompréhension des athlètes face aux révélations sur les traitements présumés faits à des athlètes hyperandrogènes
Avec @agnesbuzyn nous voulons des explications. C’est pourquoi nous allons lancer une enquête conjointe pour faire la lumière sur l’affaire— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) 11 octobre 2019
L'enquête administrative sera confiée "rapidement" de manière conjointe à l'inspection générale des sports et à l'inspection générale des affaires sociales (Igas), selon les informations de l'AFP. Des informations partiellement révélées en 2013 "Une partie de ce qui est évoqué dans ce reportage est déjà public puisqu'en 2013-2014 on avait déjà entendu ouvertement dans la presse, dans Libé, La Dépêche, parler de cette étude qui avait été faite à laquelle ont participé des médecins français", a ajouté la ministre des Sports. C'est pour ça, puisque moi je n'étais pas là à ce moment-là, qu'il faut aujourd'hui qu'on mette à jour toutes ces données, qu'on puisse ouvrir une enquête pour voir ce qu'il en est et quelle est la responsabilité de ces médecins français dans cette affaire", a ajouté la ministre. De son côté, l'IAAF a démenti "fermement", dans un communiqué, être intervenue dans le traitement d'Annet Negasa, et a qualifié de "fausses déclarations" les propos de l'athlète dans le documentaire. Depuis le 8 mai, un règlement de l'IAAF demande à certaines athlètes présentant une différence du développement sexuel (DSD) de suivre un traitement pour faire baisser leur taux de testostérone, afin de pouvoir concourir sur les distances allant du 400 m au mile (1.609 m). L'IAAF estime que ces athlètes ont un avantage physiologique "injuste" sur les autres. Controversé, ce règlement a été attaqué en justice par la double championne olympique du 800 m Caster Semenya, qui refuse de prendre des médicaments et n'a donc pas pu défendre son titre mondial à Doha fin septembre.
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