Face aux pénuries de médicaments, il n’y a pas de solution "simpliste" préviennent les industriels
Au lendemain de la parution d’une tribune signée par un collectif de médecins hospitaliers, Les entreprises du médicament ont mis en garde contre des solutions "uniques et simplistes" avancées contre les pénuries de médicaments, un "phénomène multifactoriel". Dimanche, 26 médecins hospitaliers, parmi lesquels les Prs Jean-Paul Vernant et André Grimaldi, signaient une tribune contre la multiplication des pénuries de médicaments : 868 signalements ont été enregistrés en 2018, touchant des médicaments aussi essentiels que les vaccins, les antibiotiques ou les anticancéreux. Les médecins réclamaient à la ministre des mesures fortes : relocalisation en Europe de la production des matières premières, constitution de stocks obligatoires pour les laboratoires détenteurs des AMM ou encore création d’un pôle pharmaceutique européen ou français à but non lucratif afin de produire certains médicaments tombés dans le domaine public, jugés peu rentables. Le Leem, directement visé, n’a pas manqué de réagir lundi, en rappelant qu’il n’y avait pas de "solution unique et simpliste" face à ce phénomène "multifactoriel". Et son directeur général, Philippe Lamoureux, de citer une "croissance très importante de la demande mondiale", "un manque d'union au niveau européen" dans la gestion des pénuries ou encore le "phénomème exportation parallèle lié aux différences de prix entre la France et nos voisins européens". Favorable à la constitution de stocks s’agissant d’une liste restreinte de médicaments "d’intérêt sanitaire et stratégique", le directeur du syndicat des industriels estime qu’il sera par ailleurs nécessaire de "s'interroger sur le juste prix" des médicaments anciens à la rentabilité "fragile".
Concernant la relocalisation d'activité en Europe, cela "ne peut être qu'une stratégie européenne" et que cela risque d'être "compliqué pour des raisons de compétitivité économique européenne par rapport aux compétiteurs", Inde et Chine, estime-t-il, plaidant pour la mise en place de plusieurs "outils", par exemple fiscaux, pour améliorer cette compétitivité. Quant à la dernière proposition, il a jugé qu'il s'agissait plutôt "d'une mauvaise réponse à une bonne question", n'étant "pas sûr" qu'un opérateur public soit "mieux disant" qu'un opérateur privé pour s'approvisionner en matières premières. [avec AFP]
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