Les vapoteurs sont priés d'aller voir ailleurs. Dans le but avoué de préserver sa jeunesse des ravages de la nicotine, la très libérale San Francisco, en Californie, est devenue le mardi 25 juin la première grande ville américaine à interdire la vente de cigarettes électroniques sur son territoire. Désormais, chaque infraction constatée sera passible d'une amende de 1000 dollars. L'ordonnance municipale entend aussi s'attaquer aux produits à base de tabac aromatisé mais elle ne punit pas la possession ou l'usage de cigarettes électroniques, contrairement à Singapour, qui a mis en place une interdiction stricte de ces produits l'an dernier. La crainte de l'effet passerelle L'ordonnance adopté à l'unanimité par un vote de son conseil municipal met en avant la nécessité d'agir face à la "hausse impressionnante" du vapotage chez les jeunes qui a des "conséquences significatives sur la santé publique". La ville s'inquiète notamment de l'exposition à la nicotine durant l'adolescence qui "peut endommager un cerveau en développement" et "aussi augmenter le risque d'une future dépendance à d'autres drogues". Selon les dernières statistiques officielles, le nombre de jeunes Américains utilisant des cigarettes électroniques a augmenté d'un million et demi en 2018, mettant à mal des années de lutte contre le tabagisme dans les lycées et collèges. Au total, la proportion de vapoteurs est passée de 1,5 % à 20,8 % chez les lycéens de 2011 à 2018, tandis qu'environ 5 % des collégiens disaient vapoter l'an dernier. Pourtant, le texte adopté par les onze élus du conseil municipal rappelle que pour être vendue à San Francisco – dans une boutique ou via internet – une cigarette électronique doit au préalable avoir reçu le feu vert de la FDA. Problème, l'agence sanitaire fédérale n'en a approuvé aucune jusqu'à présent. "Les cigarettes électroniques sont ainsi un produit qui, selon la loi, ne peut être commercialisé sans un examen de la FDA. Pour une raison quelconque, la FDA a refusé jusqu'à maintenant de respecter la loi", a déploré le procureur de San Francisco, Dennis Herrera dans un communiqué. D'ores et déjà, la maire démocrate de San Francisco, London Breed, a fait savoir qu'elle ratifierait l'ordonnance sous dix jours. Le texte devrait ainsi entrer en vigueur début 2020. Selon cette responsable politique, les fabricants de cigarettes électroniques "ciblent nos enfants avec leur publicité et les rendent accros à des produits à la nicotine". London Breed a ainsi estimé que la ville devait "agir pour protéger la santé de la jeunesse". Juul dans le collimateur Dans le viseur des autorités : le leader du secteur pour le marché américain, Juul, accusé de laxisme face aux jeunes qui prisent ses produits de la taille d'une clé USB, aux parfums exotiques (mangue, concombre, menthol) et avec un pourcentage élevé de nicotine (5 %). " Nous avons déjà mis en œuvre les mesures plus énergiques dans l'industrie pour empêcher nos produits de tomber dans les mains des mineurs et nous allons continuer", s'est défendu dans un communiqué Juul, une start-up dans laquelle Altria, le fabricant de Malboro a massivement investi fin 2018. Cette décision intervient alors que plusieurs études ont récemment démontré que la cigarette électronique était efficace pour arrêter de fumer. Les cigarettes électroniques contiennent de la nicotine et d'autres produits, mais pas les substances des cigarettes traditionnelles reconnues comme cancérigènes. Leur effet à long terme sur la santé est en cours d'étude. Ironie de l'histoire, l'usage du cannabis à titre récréatif est légal dans l'Etat de Californie pour les plus de 21 ans depuis le 1er janvier 2018. [Avec AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus