Internat de médecine générale : le CNGE plaide pour une 4e année "professionnalisante"
Lundi dernier, les sénateurs adoptaient à une majorité écrasante un amendement transformant la dernière année de DES de médecine générale (et de certaines spécialités comme l'ophtalmologie et la gynécologie) en "année de pratique ambulatoire en autonomie", réalisée "en priorité" dans les zones manquant de médecins. Aussitôt, les organisations de jeunes se sont élevées contre ce dispositif, qui priverait les futurs médecins d'une année de formation. Pour la Conférence des doyens, non seulement le dispositif reviendrait à dégrader l'offre de soins de ces territoires, mais il exposerait "les étudiants à un stress qui pourrait nuire à leur exercice professionnel". Dans un communiqué diffusé le 6 juin, les doyens proposent une alternative : "permettre à des étudiants souhaitant s’engager pendant leurs études à exercer à l’issue de leur formation dans des territoires en tension de le faire dans des conditions socio-économiques et professionnelles optimisées". Mais tout le monde ne juge pas la mesure aussi durement. Dans un communiqué du 11 juin, le CNGE juge certes l'amendement "inapplicable en l'état et dangereux pour la formation en médecine générale dont le DES est déjà le plus court de toutes les spécialités". Mais pour le collège des généralistes enseignants, il n'en reste pas moins que cette "année professionnalisante" est une "très bonne idée" pour la formation des étudiants comme pour la démographie médicale. "Les patients, les territoires, les étudiants ont besoin de cette 4e année professionnalisante. Elle permettra aux futurs généralistes de connaître l’exercice dans les territoires, de s’y former et de s’y préparer pour s’estimer prêts à y exercer, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle", insistent les généralistes enseignants. Quoi qu'il en soit, cette option a été écartée la semaine dernière par Agnès Buzyn, qui considère que les conditions ne sont pas réunies. "Un passage à quatre ans devra faire l'objet d'un consensus de tous les acteurs, a déclaré la ministre de la Santé au Sénat. Le nombre de maîtres de stage disponible devrait également être suffisant."
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