"Nous sommes scandalisés par cette attaque : les professionnels de santé et les équipements sanitaires ne doivent jamais être des cibles", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. Le vendredi 19 avril, un médecin de l'OMS a été tué lors de l'attaque d'un hôpital à Butembo, actuel épicentre de l'épidémie d'Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo. "Aujourd'hui, le docteur Richard Valery Mouzoko Kiboung, un épidémiologiste déployé par l'OMS contre Ebola en RDC, a été tué dans une attaque contre l'hôpital universitaire de Butembo. Deux autres personnes ont été blessées dans l'attaque mais seraient dans un état stable", a précisé l'OMS dans un communiqué. Une équipe anti-Ebola prise pour cible De source congolaise, la victime est un médecin camerounais qui participait à la réunion d'une équipe anti-Ebola prise pour cible par un groupe rebelle. "Il présidait une réunion avec son équipe lorsque trois hommes armés ont fait irruption dans la salle et ont ouvert le feu sur les équipes", a détaillé le ministère de la Santé dans son bulletin quotidien vendredi soir. "Un médecin local et un chauffeur ont également été blessés dans l'attaque. Les assaillants ont, par ailleurs, incendié des véhicules et le triage construit à l'entrée de l'hôpital", a ajouté le ministère. "Nous évaluons la situation sécuritaire pour assurer la sécurité de tous les patients, des professionnels de santé et de la riposte anti-Ebola", a indiqué le DG de l'OMS dans le communiqué. "En même temps, nous continuons de soutenir le ministère congolais de la Santé pour en finir avec cette épidémie aussi vite que possible". Dans cette zone du Nord Kivu, la riposte anti-Ebola est compliquée par la présence de groupes armés et par les "résistances" d'une partie de la population (déni de la maladie, refus de la prévention, des soins, des enterrements "dignes et sécurisés" conduits par la Croix rouge). 855 décès liés à l'épidémie Ebola Déclarée le 1er août, la dixième épidémie de fièvre hémorragique Ebola sur le sol congolais a provoqué 855 décès (789 confirmés et 66 probables) dans la région de Beni-Butembo, selon les chiffres officiels du ministère de la Santé publiés le 18 avril. Ces dernières semaines, le nombre de décès et de cas avérés a nettement augmenté à Butembo et à Katwa, après de précédentes attaques contre les deux centres de traitement d'Ebola (CTE) de ces localités voisines. "Nous n'avons pas d'autres choix que de suspendre nos activités jusqu'à nouvel ordre", avait alors annoncé Médecins sans frontière (MSF), laissant en première ligne l'OMS et l'Unicef avec le ministère congolais de la Santé. Au total, 102.505 personnes ont été vaccinées en RDC depuis le début de l'épidémie, première campagne de ce genre contre Ebola. [avec AFP]
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