Endométriose : les médecins doivent rechercher les signes d'alerte le plus précocement possible

08/03/2019 Par Aveline Marques
Santé publique
En visite à l'hôpital parisien Saint-Joseph, ce vendredi 8 mars, Agnès Buzyn a annoncé un plan d'actions en trois axes pour renforcer la prise en charge de cette maladie encore "méconnue" du grand public mais aussi des professionnels de santé.

En cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la ministre de la Santé a participé à une table-ronde réunissant associations de patientes et collèges de professionnels de santé pour "aborder les difficultés actuellement rencontrées par les femmes atteintes d'endométriose", indique un communiqué diffusé à l'issue de ce déplacement. L'endométriose est une maladie "encore trop souvent méconnue du grand public, des femmes et des professionnels de santé", constate le ministère, pointant le manque d'information et les lacunes de la formation des soignants, qui aboutissent parfois à "des parcours de soins chaotiques". La table-ronde a également été l'occasion d'évoquer les voies d'amélioration et les pistes de recherche. Au terme de sa visite au centre de l'endométriose du groupement hospitalier Paris-Saint-Joseph (Paris 14e), Agnès Buzyn a annoncé un plan d'actions en trois axes.

Le premier vise à "détecter précocement l'endométriose", afin de réduire l'errance diagnostique. Les nouvelles consultations obligatoires du calendrier de suivi médical de l'enfant et de l'adolescent, à 11-13 ans et 15-16 ans pour les jeunes filles, doivent être l'occasion de rechercher les signes d'endométriose. Tout comme les consultations dédiées à la santé sexuelle des jeunes filles entre 15 et 18 ans. Il faut aussi "mobiliser les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé". Pour cela, un renforcement de la formation initiale et continue des professionnels de santé sur les signes d'alerte, le diagnostic et la prise en charge de premier recours de l'endométriose est nécessaire.

Le deuxième axe doit permettre de mieux accompagner les femmes et rendre simples et cohérents les parcours de soins. Pour éviter les parcours de soins "erratiques", "chaque région doit identifier sa 'filière endométriose'" regroupant l'ensemble des professionnels de ville et de l'hôpital ainsi que les associations de patientes ayant l'expertise de cette pathologie, d'ici la fin de l'année 2019. Un groupe de travail national sera mis en place. "La prise en charge de la douleur et des troubles de la fertilité devront faire l’objet d’une vigilance particulière dans ces parcours", insiste le ministère dans son communiqué. Le troisième axe est centré sur l'amélioration des campagnes de communication. Le ministère entend pour cela mobiliser le service sanitaire des étudiants en santé, "dans le cadre des interventions sur la santé sexuelle, pour informer les élèves dans les collèges et les lycées sur la maladie et sensibiliser les futurs professionnels de santé". Enfin, l'endométriose doit faire l'objet d'un "champ de recherche à part entière".

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