S'ils jugent le dossier médical partagé "indispensable", les syndicats réclament la mise en place d'une rémunération incitative pour les médecins, à l'instar des pharmaciens.
Pour la CSMF, le DMP est bel et bien "un outil indispensable" à l'heure où la prise en charge des patients implique de "coordonner au mieux l'intervention de chacun". "Mais le DMP n’apporte rien au patient si celui-ci ne contient pas un volet de synthèse médicale (VSM) structuré. Si le DMP se résume à une boîte dans lequel chaque Français aurait en vrac toutes les données concernant sa santé, il sera inexploitable, raison de ses échecs répétés", met en garde le Dr Jean-Paul Ortiz, son président, dans un communiqué diffusé ce mardi.
"Un temps médical financé"
Or, si le DMP prévoit bien d'intégrer le VSM, son élaboration par le médecin traitant nécessite "un temps médical qui doit être reconnu et être financé lors de sa publication, en particulier pour les patients polypathologiques, en affection de longue durée ou atteints d'un handicap", insiste la CSMF, soulignant par ailleurs la nécessité de faire évoluer certains logiciels métiers, dont l'ergonomie laisse à désirer. Mêmes réticences de la part du Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF.
Le DMP RELANCÉ.depuis 2004 et 500 millions+ tard . Quid de l’ergonomie des logiciels et de l’alimentation du DMP? Quid de la rémunération du volet de synthèse seul élément qui sécurise la prise en charge du patient ?@agnesbuzyn @RevelNicolas @chrisgattuso @PaillardJM @Fraslin
— Jean Paul Hamon (@hamonjeanpaul) 6 novembre 2018
Interrogé sur le sujet, Nicolas Revel, directeur de la Cnam, a rappelé mardi que la rédaction des VSM, qui faisait l'objet d'un indicateur dans la Rosp jusqu'en 2016, est déjà rémunérée à travers le forfait patientèle.
Le patron de l'Assurance maladie a par ailleurs écarté l'idée de rémunérer les médecins pour ouvrir un DMP, à l'instar des pharmaciens (1 euro par dossier ouvert). Ce que déplore le SML. Le syndicat se réjouit néanmoins de la relance de ce dossier numérique partagé et "espère que cette fois sera la bonne". Le Dr Jérome Marty, de l'UFML, juge quant à lui le DMP "indispensable" mais s'interroge sur l'exploitation des données de santé. C'est, craint-il, le "côté sombre d'un progrès".
Questions à @agnesbuzyn : le DMP indispensable, mais, va t’il comme la loi de modernisation de la santé l’annonce, alimenter la base de données patients?
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) 6 novembre 2018
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